Passerelle rebaptisée à Nantes

 

Communiqué lu à la presse

Samedi 12 janvier 2002, rassemblement de soutien aux prisonniers politiques bretons à Nantes sur la passerelle qui relie le palais de justice au Quai de la Fosse.

Cette passerelle nous l’avons choisie pour deux raisons, d’abord parce qu’elle se trouve en face du palais de justice, mais aussi suite à la lettre de Gaël Roblin publiée dans le courrier des lecteurs de Ouest-France et qui proposait de la baptiser « passerelle Jean Groix » (Du nom du militant de l’UDB décédé en prison il y a dix ans.)
En ce tout début d’année 2002, et parce que nous n’accepterons pas d’attendre que les huit militants incarcérés depuis plus de deux ans maintenant pour certains y laissent également leur vie, le comité de Nantes de la Coordination Anti Répressive de Bretagne à décidé de la baptiser aujourd’hui « passerelle des prisonniers politiques bretons ».
Certains vous diront qu’il n’y a pas de prisonniers politiques en France, nous nous basons simplement sur la définition qu’en fait Amnesty Internationale et sur les motifs de rejet des différentes demandes de remise en liberté que ces prisonniers ont pu effectuer (appartenance à Emgann,etc…).
Parce que pour certains ils sont incarcérés depuis fin 1999 sans avoir été jugés et sans même qu’aucune date de procès n’ai encore été fixée, alors que selon la Cours Européenne des Droits de l’Homme une détention préventive ne doit pas excéder deux ans.
Parce que trois d’entre eux sont gravement malades et que l’administration pénitenciaire ne leur permet pas de recevoir les soins qui leurs sont appropriés.
Parce qu’ils sont tous incarcérés dans la région parisienne pour soi-disant le bon déroulement de l’enquête, ce qui occasionne des frais considérables pour leurs familles, alors que le juge ne les voit qu’en moyenne tous les six mois (entre 4 pour certains et 9 pour d’autres).
Parce que dans son récent rapport la Fédération Internationale des Droits de l’Homme rappelle que toute personne à le droit d’être jugée dans un délais raisonnable ou bien d’être remis en liberté.
Et parce qu’enfin la Ligue des Droits de l’Homme vient de faire paraître un communiqué dénonçant leurs conditions d’interpellations (souvent violentes) et de détentions (durée de celle-ci mais aussi censure permanente du courrier, fouilles fréquentes, changement de prison sans prévenir les familles, etc…).

Nous demandons leur libération immédiate !

A ceux qui nous répondront que, quand même, ils sont incarcérés dans le cadre des enquêtes sur le vol d’explosifs de Plévin et le toujours mystérieux attentat de Quévert (non revendiqué par l’ARB), nous demandons alors pourquoi les instructions ne sont toujours pas clôturées et pourquoi il y a encore aujourd’hui (alors que plus de 130 personnes ont déjà été placées 96 heures en garde à vue en tant que simple témoin depuis octobre1999) une quarantaine de personnes convoquées par le juge Thiel qui est entrain de constituer un véritable fichier ADN ??
Aurait-on trop vite voulu trouver des coupables ????

 

Pour le comité de Nantes de la CARB, Céline B (06/86/44/53/17).

 

Presse Océan - 13/01/02

Ouest France - 13/01/02