Manifestation du 19 janvier 2002 à Guingamp

Sommaire de la page

Bretons incarcérés. Guingamp se mobilise - Le Télégramme

Photos de la manifestation

Appel du Collectif Breton pour la Démocratie et les Droits de l’Homme

Manifestation de samedi : appel du collectif breton pour la démocratie... - Le Télégramme

samedi Manif en faveur des indépendantistes en détention provisoire - Le Télégramme

Le Collectif de Femmes appelle à manifester

Communiqué de soutien du Comité de Solidarité avec Euskal Herria de Paris

Les tracts en breton et français

Concert le soir de la manifestation

Bretons incarcérés. Guingamp se mobilise

Trois cents manifestants ont défilé hier après-midi dans le centre-ville de Guingamp pour demander la libération des huit Bretons en détention provisoire en région parisienne et l'application du statut de prisonnier politique à leur égard.

Répondant à l'appel de la Coordination anti-répressive de Bretagne, du Mouvement Emgann, du Collectif des femmes et du Collectif breton pour les droits de l'Homme et la démocratie, militants et sympathisants ont fait une halte devant la médiathèque où des saynètes dénonçant les interpellations et la détention provisoire ont été jouées.

Puis le cortège s'est dirigé vers la sous-préfecture où des fumigènes ont été déposés contre les grilles; vers la gendarmerie protégée par un solide cordon de gendarmes mobiles, puis après avoir traversé le quartier Saint-Michel vers le tribunal de grande instance à proximité duquel des discours ont été prononcés.

Une fois la rue Notre-Dame remontée, la manifestation s'est disloquée sur la place de Verdun, tout près du commissariat gardé par les forces de l'ordre qui ont essuyé quelques jets de pierres et de pétards.

Un escadron d'une soixantaine d'hommes était mobilisé hier pour « encadrer » la manifestation sur tous les sites stratégiques.

Le Telegramme - 20/01/2002

Pièce de théatre

Devant la préfecture

Il est temps d’agir, battons nous pour l’obtention de ce statut ainsi que pour la libération des prisonniers politiques bretons.

Tous ensemble allons manifester à Guingamp

samedi 19 janvier, 15H place du Vally

CARB : 06 72 35 13 27

Après la manif, concert en soutien aux prisonniers politiques bretons le 19 janvier à Plouisy (à côté de Guingamp) 21H

Au programme : 

Spray Back (Punk), 

Les Zèbres (Ska), 

Les Philantropistes (Reggae)

NCA (Punk)

Entrée : prix libre

Trakt e brezhoneg

Tract en français

 

Deux ans de prison sans jugement ça suffit !

        Voilà plus de deux ans pour les premiers que 8 prisonniers politiques bretons croupissent dans les prisons parisiennes, à 500 km de leur proches qui doivent dépenser une fortune pour venir les voir, pour seulement 30 à 45 minutes réglementaires. Deux ans alors qu'aucun n'a été jugé et que trois d'entre eux sont gravement malades.

        S'ils sont gravement malades c'est parce qu'on ne leur donne pas les soins nécessaires. Gérard Bernard vient d'apprendre qu'il doit être opéré de la thyroïde pour forte présomption de cancer. Malgré un rapport médical alarmant daté du 7/12/1999, il a dû attendre onze mois avant de faire les examens nécessaires et en avoir les résultats. Paskal Laizé est pratiquement sûr de ne plus pouvoir marcher normalement, parce qu'après un grave accident de la route, il n'a pas pu poursuivre les soins de kinésithérapie et rééducation que préconisait son médecin. Alain Solé diabétique, est devenu insulino-dépendant en prison et a été victime d’un coma à risque mortel parce qu'on ne lui fournit pas les doses d'insuline en quantité adaptée. Ces faits rentrent dans la catégorie des "traitements inhumains ou dégradants" prohibés par la Convention Européenne des Droits de l'Homme. Le Comité européen pour la Prévention de la Torture et des traitements inhumains ou dégradants s’est d’ailleurs saisi du cas d'Alain Solé.

        Si la détention "provisoire" a déjà dépassé deux ans c'est parce que l'instruction des juges avance a une vitesse d'escargot. Certains prisonniers n'ont pas été entendus depuis plus de 9 mois. Alors qu'on les libère ! Deux ans c'est la durée limite que préconise la Convention européenne des Droits de l'Homme au sujet de la détention provisoire, et une nouvelle fois la France risque d'être condamnée.

        S'ils sont à Paris c'est parce que les lois ne sont pas les mêmes pour eux. Car en droit français on est incarcéré dans la prison la plus proche des lieux où ont été commis les actes pour lesquels on est soupçonné (c'est à dire la Bretagne). Cette distance occasionne des visites hors de prix pour les familles mais aussi pour la défense. Le "traitement de faveur" ne s'arrête pas là : censure régulière de nombreux courriers, gardes à vues allongées à 96 h avec interdiction d'être assisté d'un avocat avant 72 h, juges d'instructions spécialisés, tribunal spécialisé avec absence de jury populaire dans le cas d'un procès en assises.

        La France refuse de reconnaître l'existence de prisonniers politiques. Elle crée pourtant une législation spéciale à leur égard, puisque celle-ci ne s'applique qu'aux personnes soupçonnées de "porter atteinte à la sûreté de l'Etat", donc mises en examen pour des motifs politiques. Nous demandons donc un statut de prisonnier politique comprenant : le rapprochement en Bretagne, le regroupement dans le même bâtiment, la libération des prisonniers malades, le droit de s'exprimer en breton ou en gallo au tribunal et devant les juges, ainsi que des mesures concernant autant les politiques que les autres prisonniers : l'arrêt de la censure, la liberté de la presse, la fermeture des quartiers d'isolement et du mitard, une nourriture convenable, l'obtention de parloirs double durée.

Il est temps d’agir, battons nous pour l’obtention de ce statut ainsi que pour la libération des prisonniers politiques bretons.

Tous ensemble allons manifester à Guingamp

samedi 19 janvier, 15H place du Vally

Manifestation de samedi : appel du collectif breton pour la démocratie...

Le collectif breton pour la démocratie et les droits de l'Homme appelle à participer, samedi, place du Vally à 15 h, à la manifestation en faveur des indépendantistes bretons en détention provisoire. « Deux ans de détention préventive, qui plus est à Paris et sans instruction sérieuse, manque de soins médicaux appropriés, de respect élémentaire de la personne humaine, une application des lois et des traitements d'exception : cela relève sans que la France veuille le reconnaître, de la détention politique », affirme Angèle Jacq, la présidente du collectif.
« Ces procédés, en rupture avec les droits de l'Homme, ne sont pas dignes d'un membre fondateur de l'Europe. S'il y a matière dans les dossiers, que ces prisonniers soient rapidement jugés selon une juridiction de droit réellement indépendante. Sinon, qu'ils soient libérés. Que l'Etat, hypocritement, n'attende pas l'amnistie qui suivra l'élection présidentielle pour les élargir et éviter un procès par défaut d'éléments étayant l'accusation. »

... Et concert de soutien des zèbres et des philantropistes

Après la manifestation, un concert de soutien aux indépendantistes incarcérés sera organisé, samedi, à 21 h, à la salle des fêtes de Plouisy. Au programme : les Zèbres (sku), NCA (punk), Spray Back (punk) et les Philantropistes (reggae). Entrée libre.
Portes ouvertes sur l'immersion à l'école Diwan...

L'école Diwan rue de Cadolan, organise, vendredi à partir de 10 h, une opération « portes ouvertes sur l'immersion ». « Ce sera l'occasion, pour les parents intéressés, les élus et les acteurs du monde économique et culturel du pays de Guingamp de venir prendre contact avec l'équipe des enseignants, ainsi que de prendre connaissance avec la pédagogie d'apprentissage de la langue bretonne par immersion. » Un livre d'or sera ouvert à cette occasion, afin de laisser à chacun le loisir d'y apporter ses témoignages.

... et au collège Diwan de plésidy

Le collège Diwan de Plésidy organise lui aussi, vendredi à 11 h, une opération « portes ouvertes sur l'immersion ». L'association Diwan souhaite ainsi répondre aux attaques faites à sa pédagogie, la méthode linguistique immersive, qu'elle emploie « depuis bientôt 25 ans, avec succès ». Le dessinateur Jean-Claude Fournier, Roland Fichet (Théâtre de Folle Pensée) et les frères Morvan (chanteurs traditionnels) parraineront la manifestation. Le sénateur des Côtes-d'Armor, le député de la circonscription de Guingamp, le président du conseil régional, le président du conseil général, le conseiller général de Bourbriac et le maire de Plésidy ont été invités.

 

Le Télégramme 17/01/2002

Collectif Breton pour la Démocratie et les Droits de l’Homme

Landudal, le 14 janvier 2002.

Deux ans de détention préventive, qui plus est à Paris et sans instruction sérieuse, manque de soins médicaux appropriés, de respect élémentaire de la personne humaine, une application de lois et traitements d’exceptions : cela relève sans que la France veuille le reconnaître, de la détention politique. Ces procédés en rupture avec les Droits de l’Homme ne sont pas dignes d’un pays fondateur de l’Europe. S’il y a matière dans les dossiers : que ces prisonniers soient rapidement jugés selon une juridiction de droit réellement indépendante. Sinon, qu’ils soient libérés. Que l’Etat, hypocritement, n’attende pas l’amnistie qui suivra l’élection présidentielle pour les élargir et éviter un procès par défaut d’éléments étayant l’accusation.

Le Collectif Breton pour la Démocratie et les Droits de l’Homme appelle à participer à la manifestation organisée à Guingamp samedi 19 janvier, Place Vally, à 15 H.

Pour le Collectif,

la Présidente Angèle Jacq

samedi Manif en faveur des indépendantistes en détention provisoire

La coordination anti-répressive de Bretagne (CARB), le comité de solidarité avec Euska Herria de Paris et le collectif des femmes appellent à manifester, samedi, à partir de 15 h, place du Vally, afin de réclamer la libération des indépendantistes bretons actuellement en détention provisoire. Sur les huit personnes incarcérées, « toutes sont présumées innocentes, s'indigne le collectif des femmes. Trois d'entre elles ont dépassé les deux ans de détention préventive maximum, préconisés par la convention européenne des droits de l'homme. Trois d'entre elles sont gravement malades et mal soignées. »
La CARB demande également un statut de « prisonnier politique » comprenant : « Le rapprochement en Bretagne, le regroupement dans un même bâtiment, la libération des prisonniers malades, le droit de s'exprimer en breton ou en gallo au tribunal et devant les juges ».
Une pièce de théâtre sera organisée durant la manifestation, face à la médiathèque.

Le Télégramme 16/01/2002

Le Collectif de Femmes appelle à manifester pour la libération des prisonniers politiques bretons, samedi 19 janvier à 15h00, place du Valy à Guingamp

8 Bretons sont toujours en détention provisoire dans différentes prisons de la région parisienne. Ils sont tous présumés innocents ; 3 d’entre eux ont dépassé les 2 ans de détention préventive maximum préconisés par la Convention Européenne des Droits de l’Homme ; 3 d’entre eux sont gravement malades et mal soignés. Ils restent des mois sans être entendus par les juges d’instruction ; Leurs familles effectuent des centaines de kilomètres de Bretagne vers Paris pour pouvoir les visiter. L’instruction n’a que trop duré ; de même que le désastre psychologique et matériel de ces familles..

Diverses associations n’ont cessé d’alerter l’opinion et les politiques sur la situation des prisonniers politiques bretons et de leurs familles, en Bretagne et en France. Le dossier a été porté à la connaissance de la Communauté Européenne à Bruxelles en décembre dernier. La Ligue Française des Droits de l’Homme a également réagi pour dénoncer cette situation.

Le Collectif de Femmes appelle donc à participer à la manifestation, samedi 19 à 15h00 à Guingamp

 

le Collectif de Femmes

 

le 12 janvier 2002

Communiqué de soutien du Comité de Solidarité avec Euskal Herria de Paris

 

Paris, le 7 janvier 2002

Comité de Solidarité avec Euskal Herria de Paris
10 rue de Panama
75018 Paris

lj.keh@caramail.com

Les huit prisonniers politiques bretons actuellement incarcérés en région parisienne subissent l'application de lois d'exception qui leur portent préjudice, non seulement à eux mais aussi à leurs fammilles et proches.

En effet, certains d'entre eux sont maintenant en détention "provisoire" depuis plus de deux ans et n'ont pas été entendus par les magistrats instructeurs depuis plus de neuf mois. Les lois françaises
stipulent que les détenus doivent être incarcérés dans la prison la plus proche de leur domicile. Si ce n'est pas le cas pour de nombreux prisonniers, ce n'est jamais le cas pour les prisonniers politiques qui sont soumis aux lois dites anti-terroristes. Ils sont donc systématiquement incarcérés en région parisienne, officiellement pour faciliter l'instruction. Pourtant, les magistrats ne les interrogent que
très rarement, ce qui montre que les enquêtes piétinent. Résultat : les familles doivent faire 500 kilomètres aller-retour (donc 1000 kilomètres), payer l'essence, les péages autoroutiers ou le train pour pouvoir voir leur proche 30 à 90 minutes à chaque déplacement! C'est en fait une extorsion arbitraire (extrajudiciaire) de temps et d'argent qui pénalise indûment les familles et les proches des personnes en détention "provisoire". Le même problème financier se pose pour les avocats, ce qui porte évidemment préjudice à la défense.

Autre fait condamnable : la durée de la détention provisoire puisque ces huit prisonniers ne sont toujours pas jugés. Rappelons que la Convention Européenne des Droits de l'Homme préconise que la détention provisoire ne dépasse pas deux ans et c'est déjà trop . L'Etat français pourrait donc être condamné une fois de plus à ce sujet, comme il l'a déjà été par le passé, mais cette condamnation n'est que de principe : elle n'entraîne l'application d'aucune mesure particulière.

Certains de ces prisonniers sont par ailleurs malades et n'ont pas accès aux soins qui leur sont nécessaires. Ainsi, Gérard Bernard a appris qu'il devait subir une opération à la thyroïde à la suite de la découverte d'un nodule peut-être cancéreux, mais la nature-même de ce nodule reste mystérieuse, les examens le concernant n'étant toujours pas effectués, un an après sa découverte! Paskal Laizé, victime d'un accident de voiture peu de temps avant son arrestation, ne pourra plus jamais marcher normalement : les soins de kinésithérapie que son état imposait ne lui ont jamais été administrés. Alain Solé, enfin, diabétique, est devenu insulino-dépendant au cours de sa détention, et a été victime d'un coma qui aurait pu être mortel car on ne lui avait pas fourni les doses d'insuline dont il avait besoin.

Notons enfin que les faits reprochés aux huit prisonniers politiques bretons sont de nature politique, mais l'Etat français ne reconnaît plus ce caractère depuis 1981, faisant de ces militants des "terroristes", appellation fourre-tout qui sous-entend que leurs actes relèvent d'un pur fanatisme. Cela est loin d'être le cas, d'autant plus que les dossiers d'instruction semblent cruellement manquer de preuves (on peut s'en rendre compte à chaque audience concernant leurs demandes de remise en liberté).

C'est pour toutes ces raisons que la Coordination Anti-Répressive de Bretagne demande "un statut de prisonnier politique comprenant :

-le rapprochement en Bretagne,
-le regroupement dans le même bâtiment,
-la libération des prisonniers malades,
-le droit de s'exprimer en breton ou en gallo au tribunal et devant les juges,

ainsi que des mesures concernant autant les politiques que les autres prisonniers :

-l'arrêt de la censure,
-la liberté de la presse,
-la fermeture des quartiers d'isolement et du mitard,
-une nourriture convenable,
-l'obtention des parloirs double durée".

Pour agir en faveur de ces revendications, la CARB appelle à manifester le 19 janvier 2002 à Gwengamp (Guingamp) à 15 heures, place du Vally.

Nous les soutenons dans cette initiative, car ce qu'ils dénoncent à propos des prisonniers politiques bretons concerne aussi les prisonniers politiques basques, corses, kurdes, turcs, ou encore d'Action Directe et du PCE (r), qui tous souffrent de ces mesures d'exception.

A l'heure où l'on parle de la construction de nouvelles prisons soi-disant plus humaines et plus modernes, en fait ultra-sécuritaires et hyper-rentables financièrement, nous devons réagir en disant haut et fort que ce ne sont pas de nouvelles prisons que nous voulons mais une réflexion globale sur les actes dits de délinquance et sur les réponses à y apporter pour enfin en finir avec toutes les prisons.

Liberté pour les prisonniers politiques bretons!
Solidarité avec les prisonniers en lutte!
A bas toutes les prisons!

Comité de Solidarité avec Euskal Herria de Paris.