Manifestation du 4 aout 2002 à Lorient

 

Manifestation pour la libération de militants bretons à Lorient

LORIENT (AFP) - Une manifestation à l'appel de la Coordination anti-répressive de Bretagne (CARB), pour demander la libération de 7 militants bretons incarcérés dans des prisons parisiennes, a rassemblé dimanche une centaine de personnes à Lorient selon la police, 150 selon les organisateurs. Dénonçant "la détention provisoire excessive" des militants, en prison depuis près de trois ans pour certains, les manifestants ont défilé dans les rues de Lorient, où se tenait le même jour la grande parade du festival interceltique.

Les manifestants ont critiqué le refus du juge des libertés et de la détention de remettre en liberté provisoire lundi Gaël Roblin, l'un des militants en détention provisoire depuis près de deux ans à la prison de la Santé à Paris dans le cadre de l'enquête sur l'attentat contre le McDonald's de Quévert (Côtes-d'Armor), le 19 avril 2000, qui avait coûté la vie à une employée, a indiqué Claude Le Duigou, porte-parole de la CARB.

Ils ont également évoqué le cas d'Alain Solé, militant d'Emgann (gauche indépendantiste bretonne), détenu depuis 33 mois, "diabétique et mal soigné en prison", dont un arrêt de la chambre de l'instruction de la cour d'appel, rendu après un refus de remise en liberté provisoire, précise "qu'il est détenu pour "trafic de stupéfiant", une infraction qui ne lui a jamais été reprochée", a ajouté M. Le Duigou.

Sept personnes sont en détention provisoire dans le cadre de l'enquête sur l'attentat du McDonald's de Quévert: Stéphane Philippe, Gérard Bernard, Alain Solé, Pascal Laizé, Gaël Roblin, Christian Georgeault et Arnaud Vannier.

dimanche 4 aout 2002, 17h51


"Ouest-France" du lundi 5 août 2002

A ce jour, sept personnes, militants bretons, se trouvent ...

Deux cents personnes manifestent en marge du Festival interceltique Près deux cents personnes ont manifesté hier après-midi entre l'Hôtel de ville et le commissariat. A l'appel de la « Coordination anti-répressive de Bretagne », elles réclamaient la libération des militants bretons actuellement incarcérés dans le cadre de l'instruction sur l'attentat de Quévert et le vol d'explosifs de Quévin. A ce jour, sept personnes, militants bretons, se trouvent en détention provisoire. Certains d'entre eux entament leur troisième année de prison. D'autres sont gravement malades, assurent leurs proches. Elles ont été poursuivies dans le cadre, essentiellement, des enquêtes et instructions judiciaires ouvertes à la suite de l'attentat de Quévert qui avait coûté la vie à une employée de Mc Donald's et dans le cadre d'un vol d'explosif dans une carrière, à Quévin (Plévin).

La « Coordination anti-répressive de Bretagne » réclame pour ces détenus un statut de prisonniers politique, estimant que « par les idées qu'ils défendent, de par les juridictions qui les maintiennent en détention, ce sont de fait des prisonniers politiques, comme nos camarades Basques ou Corse ». Hier, comme chaque année, la Coordination anti-répressive, le Mouvement Emgann et un collectif de femmes ont profité du rendez-vous interceltique pour attirer l'attention sur le sort des prisonniers. Près de deux cents manifestants se sont rassemblés devant l'Hôtel de ville de Lorient avant de gagner, par les rues du centre qui n'étaient pas trop encombrées, le commissariat de police.

« Présumés innocents, la loi sur la présomption d'innocence ne leur est pourtant pas appliquée, les malades sont mal soignés, leurs familles, éloignées, vivent une situation dramatique. Trois ans, c'est déjà une année de plus que la limite maximum préconisée par la Convention européenne des Droits de l'Homme. Ces hommes ont tous des garanties de représentation qui justifieraient encore plus leur mise en liberté » plaide le Comité des femmes.

Au nom d'Emgann (mouvement de la gauche bretonne), Patrick Corlay a demandé « que toute la lumière soit faite sur l'affaire de Quévert » assurant « qu'aucun des prisonniers n'est accusé d'avoir commis cet acte. Nous avons tous besoin de cette lumière. Emgann, pour qu'il soit enfin prouvé que notre mouvement n'a rien à voir dans cette affaire. Les prisonniers pour que l'on cesse de leur coller l'étiquette de probables meurtriers dans le dos. Et bien sûr les parents et la famille de Laurence Turbec afin de soulager leur peine et qu'ils puissent enfin commencer leur deuil », a-t-il conclu.

La manifestation s'est disloquée après une halte devant le commissariat, sans incidents.(en fait,la manif a continué).

Ouest-France du lundi 5 août 2002