Demande de soutien d'un prisonnier politique basque
Voici une demande
formulée par Xipri, prisonnier politique basque qui arrive en fin de peine le 9
août prochain.
Zipriano FERNANDEZ-GARCIA
Prisonnier politique basque
1564-B/202
CP de Lannemezan
Rue des Saligues
BP 166
65307 Lannemezan cedex
Chers amis,
Arrêté le 25 octobre 1999 à Pau, j’ai été condamné en 2001 à 8 ans de prison
ainsi qu’à une interdiction définitive de territoire français, mesure qui
constitue une double peine et qui remet en cause le statut de citoyen européen
des Basques.
J’arrive en fin de peine le 9 août prochain et bien que je ne sois passé devant
aucune commission qui aurait examiné les modalités de cette expulsion, on peut
être certain qu’elle aura lieu, et que la police française me reconduira à la
frontière espagnole(1). Dès lors, ma liberté sera soumise à la seule
appréciation de la police espagnole.
Normalement, je devrais être laissé en liberté sur le territoire espagnol, la
justice de ce pays ne m’ayant pas réclamé. Mais la réalité de notre terre basque
(répression policière, judiciaire, économique…) nous fait toujours craindre le
pire. Qui plus est, dans mon cas, même si j’entends que les dernières expulsions
de compagnons basques se sont « bien » passées, je garde dans mon esprit et sur
ma peau le souvenir de mon passage par la caserne de la Guardia Civil d’Intxaurrondo,
dans ma ville de Donostia (San Sebastian), en octobre 1987, avec ses tortures,
les électrodes, les sacs en plastique appliqués sur la tête jusqu’à
l’évanouissement, les simulacres d’exécutions sur une petite colline toute
proche, les coups et les humiliations sans limites.
Bref. Même si je ferai une grève de la faim, pas très longue(2), je ne peux me
sentir que démuni face à une telle menace, et c’est pourquoi je vous demande de
rester vigilant quant à ce qui m’arrivera le 9 août, et de bien vouloir
intervenir auprès des autorités compétentes s’il le faut.
Je vous remercie par avance pour votre aide.
Xipri.
(1)Si cette expulsion en tant que telle est légale puisqu’une interdiction de
territoire a été prononcée, le pays de destination devrait tout aussi légalement
être choisi par la personne expulsable, ce qui n’est jamais le cas lors des
expulsions de Basques arrivant en fin de peine.
(2)Les Basques qui vont être expulsés font généralement une grève de la faim
afin d’arriver à la frontière espagnole dans un état physique le plus faible
possible, du moins ne permettant pas à la Guardia Civil de les torturer.