Interpellation du journaliste Charlie Grall : l’U.D.B. s’inquiète des arrestations et détentions abusives

 

    L’Union Démocratique Bretonne exprime sa désapprobation à la suite de l’interpellation du journaliste breton Charlie Grall. Si l’U.D.B. souhaite que toute la lumière soit faite sur le vol d’explosifs de Plévin et sur l’odieux attentat de Quévert, elle est également soucieuse que les enquêtes se déroulent dans des conditions respectueuses des droits de l’Homme.

    On voit mal quelles raisons impérieuses ont pu conduire la D.N.A.T. et la police judiciaire à monter une opération de police-spectacle en arrêtant à son domicile, à l’aube et en présence de ses enfants de 4 et 10 ans, le journaliste Charlie Grall. Pourquoi ne s’est-on pas contenté de lui adresser une convocation de police puisqu’il s’agissait de l’entendre et qu’il a d’ailleurs été libéré dès le lendemain ?   

    Sur un plan plus général, force est malheureusement de constater que les méthodes judiciaires et policières employées dans le cadre de ces enquêtes ne font guère honneur à la démocratie : gardes à vue abusives, interpellations à grand spectacle, conditions de détention lamentables, contrôles d’identité arbitraires… L’U.D.B. déplore profondément ces dérives et considère qu’il existe d’autres moyens d’entendre des « témoins » que par la multiplication des interpellations et des gardes à vue.

    L’U.D.B. juge également tout à fait inacceptable, sur le plan des droits de l’Homme, la situation dans laquelle se trouvent les sept personnes incarcérées dans le cadre de ces affaires. Ces prisonniers, bien que toujours présumés innocents, sont en effet en détention « provisoire » en région parisienne depuis dix-neuf mois et demi pour le plus ancien et depuis treize mois et demi pour les quatre plus récents. Comment peut-on tolérer, dans un Etat de droit, que des personnes puissent être maintenues en prison si longtemps et si loin de leur famille alors qu’on ignore tout des faits qui leur sont reprochés ?

    L’U.D.B. ne saurait accepter que se développe une justice d’exception pour les militants bretons, quelles que puissent être par ailleurs leurs orientations politiques. Elle appelle l’ensemble des associations de défense des droits de l’Homme et les partis politiques attachés à la démocratie à intervenir auprès de la Garde des Sceaux pour lui demander de veiller à ce que les droits élémentaires des justiciables soient scrupuleusement respectés.

Communiqué du 25 juin 2001 paru dans « Le Peuple Breton », numéro 451, juillet-août 2001.