Manque de soins, maintien en détention provisoire: pourquoi la Convention Européenne des Droits de l'Homme ne s'applique-t-elle pas aux prisonniers politiques bretons?

 

Gérard Bernard, prisonnier politique breton depuis le 10 novembre 1999 , a attendu plus d'un an avant que l'administration pénitentiaire veuille bien procéder à des examens sur une grosseur suspecte à la thyroïde, grosseur qui s'est avérée être un nodule malin nécessitant une intervention chirurgicale. A ce jour, aucune opération n'a toujours été programmée.

Le juge des "libertés" n'a cependant pas hésité à lui signifier 6 mois de détention supplémentaire, malgré son état de santé, malgré les 2 années déjà passées en prison, violant de cette façon, délibérément, l'article 6 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme qui fixe à 2 ans le délai "raisonnable" de la détention provisoire.

Ni Gérard Bernard, ni aucun autre prisonnier politique breton (dont deux autres sont également gravement malades, leur état de santé s'aggravant du fait des conditions de détention) ne se sont vus préciser une date de procès.

Le manque de soins dont ils souffrent est inacceptable et indigne d'un état de droit. Nous dénonçons également la lenteur des procédures, et le maintien en détention provisoire depuis si longtemps de huit militants présumés innocents.

La responsabilité des ministres français de la justice et de la santé est ici pleinement engagée. Nous attendons des actes de leur part. Et nous ouvrons la réflexion sur notre rôle à chacun d'entre nous dans ce combat pour le respect des libertés fondamentales. N'attendons pas qu'il soit trop tard.

 

Le Collectif de Femmes (pour le respect du droit des enfants et des femmes et contre les interpellations brutales et disproportionnées des forces de l'ordre) collectifdefemmes@free.fr

13 novembre 2001