Meurtre prémédité
Meurtre prémédité !
Samedi 29 novembre dernier, la voiture dans laquelle se trouvaient Sara
Fernandez (originaire de Pampelune - Iruñea) et Izaskun Urkijo (originaire de
Gasteiz) est sortie de la route à Burgos. Sara a été tuée et Izaskun, grièvement
blessée, est actuellement encore dans un état jugé très grave qui nécessite une
opération des vertèbres cervicales, une intervention chirurgicale délicate
prévue pour aujourd'hui, mardi 2 décembre.
Sara et Izaskun se rendaient depuis le Pays Basque à la prison de Valdemoro
(près de Madrid) pour rendre visite à leurs compagnons, respectivement Iñaki
Etxeberria et Iker Zubia.
Ce nouveau "meurtre prémédité" a soulevé une vague d'émotion et d'indignation
dans tout le Pays Basque. Dès samedi, des manifestations ont eu lieu un peu
partout dans le pays : Bilbo, Gasteiz, Donostia, Iruñea, Hazparne et Donibane
Garazi. Une nouvelle fois, un crêpe noir a été fixé sur les ikurriña. Hier
lundi, des centaines de familles basques se sont rendues à Iruñea pour exprimer
leur " impuissance, chagrin et rage " face à la mort de Sara Fernández.
L'indignation est d'autant plus grande qu'après la mort des deux jeunes Argi
Iturralde et Iñaki Balerdi en mars dernier, c'est une jeune femme qui vient
ajouter son nom à la liste des personnes décédées lors des multiples et
hebdomadaires voyages accomplis par les familles et amis des prisonnier(e)s
politiques basques vers les prisons où ces dernier(e)s sont dispersés. Des
voyages coûteux, pénibles, qui font courir des risques énormes à tous ceux qui
doivent les faire, et causés par la politique de dispersion et d'éloignement
appliquée par les États français et espagnol aux militants basques incarcérés.
Cette dispersion, dénoncée depuis de nombreuses années, totalement contraire aux
lois nationales de ces deux États, à la législation européenne et aux droits
humains, n'est pas une fatalité, ni même une nécessité administrative. C'est un
choix politique délibéré, organisé dans le but évident de frapper la solidarité
envers les prisonniers politiques basques pour casser la combativité de ces
derniers.
Les États français et espagnol se trompent, car quels que soient les moyens
employés, la solidarité envers les prisonniers ne faiblira pas. Cette solidarité
n'est pas un simple enjeu pour le Peuple basque, elle est un combat politique
fondamental, dans le cadre de la construction nationale basque et de la lutte
pour l'autodétermination. Une solution politique durable devra nécessairement
passer par une amnistie de tous les prisonniers politiques. Sans plus attendre,
nous demandons que cesse cette politique de dispersion.
Nous, Solidaires avec le Peuple basque en lutte - Paris, refusons de faire
partie du camp du silence et ne pouvons l'accepter sans réagir.
Toutes nos pensées vont à notre amie Sara : qu'elle reçoive notre plus fraternel
salut. Mais aussi à Izaskun, blessée, à leurs familles et leurs proches. Leur
impuissance, leur chagrin, leur douleur sont nôtres. Leur rage aussi.
Pour une résolution politique du conflit !
Pour l'autodétermination du Peuple basque !
Contre la dispersion et l'éloignement des prisonniers politiques basques !
Vive le Pays basque libre !
Solidaires avec le Peuple basque en lutte - Paris 2 décembre 2003
Contact : spblparis@aol.com