Sale journée pour Lebranchu
Sale journée pour Lebranchu...
Vendredi 7 juin 2002 Marylise Lebranchu, ex-ministre de la justice, et Noël Le Graet, maire de Gwengamp / Guingamp sont prévus sur le marché de Gwengamp en compagnie de Marie René Oget, candidate PS sur la circonscription de Gwengamp, et Thierry Burlot suppléant, à qui ils viennent apporter leur soutien. Rien de bien intéressant pour les commercants et habitués du marché qui accordent peu de crédit aux fameux « travail de terrain » amorcé 15 jours avant chaque élection par les gros partis, qu'on ne voit pas d'habitude. M.R. Oget tenait sûrement à la présence de Mme Lebranchu pour lui donner un pouce au niveau communication. Car aller à la rencontre de la population c'est important pour M.R. Oget qui n'hésite pas à sacrifier une heure de son temps pour faire le tour du marché : leur présence est annoncée dans les journaux entre 10h30 et 11h30. Comme toute star qui se respecte Mme Lebranchu arrive en retard à 11H15. Comme toute star qui se respecte elle est aussi très attendue... Par 4 militants de la Coordination Anti-Répressive de Bretagne, qui souhaite informer la population et Mme Oget du bilan de M. Lebranchu à la justice, et plus particulièrement sur la question des prisonniers politiques bretons.
Cette donc avec une affiche intitulé « Attention individu dangereux ! » suivie de la photo de Lebranchu que celle-ci est accueillie. Un cinquième individu, les accompagnant, et soupconné appartenir à la mouvance socialiste saute aussitôt sur le porteur de l'affiche et n'hésite pas à violer la présomption d'innocence (serait-ce au programme des stages de formation interne au PS ?) en aboyant que « non jamais, alors ça jamais il ne défendra des gens qui font des choses avec les terroristes basques ». Petit dialogue avec Lebranchu qui prend ceci sur le ton de la rigolade, en s'amusant (jaune) de l'affiche qui dénonce « l'ex-ministre de la justice qui pendant plus de deux ans a gardé des Bretons en détention provisoire sans qu'aucun n'ait été jugé ». Cette facade amusée ne dure pas longtemps, car les militants ont décidé de la suivre tout au long de sa promenade, cinq mètres en retrait, en arborant l'affiche bien haut, et en distribuant des tracts. Regards amusés des commercants et des gens qui viennent faire leurs courses, et dont aucun ne rate ce cortège burlesque des six personnalités tout de costard vétues, suivies des 4 empêcheurs de tourner en rond. Le déplacement vire au fiasco.
Lebranchu finit par se retourner :
« Ca suffit, vous arrêtez de me suivre maintenant !
- Pourquoi ? Vous venez distribuer des tracts, nous aussi. On fait de l'information.
- Vous n'avez pas le droit de détourner mon image, c'est interdit
- Et bien vous n'avez qu'à m'attaquer en justice. Ca ne devrait pas être compliqué pour vous.
- (...) Silence.
Marylise repart. Elle a beau être devant, elle entend les gens qui deux mètres plus loin rigolent « Oh regarde l'affiche , individu dangereux ! ». Noël Le Graet a honte. Déjà pour la Fête de la Rose, quand François Hollande était venu à Gwengamp, des méchants militants de la CARB étaient venus gacher sa fête ! Cette fois il choisit la fuite et s'éclipse en douce sans que personne ne s'en aperçoive. Thierry Burlot essaie de contenir sa colère et se tient à l'écart sans rien dire, après avoir tout de même sommé un militant de ne plus distribuer de tracts. Surprenant venant d'une formation qui souhaite « un large débat démocratique ». Seule M. Lebranchu continue à discuter avec les gens qu'elle croise, et qui veulent bien s'arrêter. Car M.R. Oget est inexistante, elle ne dit rien. Même les deux flics de Gwengamp en uniforme, dont les rapports avec la CARB ne sont pas au beau fixe, se marrent, et laissent faire...Puisque c'est jour de marché les militants Guingampais n'hésitent pas de temps en temps à crier juste derrière l'ex-ministre : « Pour la retraite à 65 ans, votez socialiste, votez Lebranchu », « Pour les licenciement massifs, votez utile, votez PS », « Pour la privatisation des services publics, votez socialiste, votez Lebranchu », « Pour une vraie politique de droite, votez, ... ». (A crier sur l'air allez, allez, elles sont belles mes bananes ,elles sont pas chères !).
Des thèmes chers aux candidats socialistes donc, et qui ne manque pas d'intéresser la Morlaisienne, outrée, qui finit par revenir à la charge pour affronter les militants lors d'un débat improvisé en plein marché, sur les prisonniers politiques bretons, la violation de la présomption d'innocence, le manque de soins aux détenus malades, le caractère politique des détentions, les interventions multiples de Lebranchu dans le cours de la justice. Marylise Lebranchu n'hésite pas à mentir à plusieurs reprises, en prétendant qu'elle a rencontré les familles des prisonniers, qu'elle n'a pas été parlé aux media pendant le délibéré de cour d'appel, et j'en passe. Lorsqu'elle est en manque d'arguments elle répond par des remarques constructives comme « Quand on responsable on n'a pas des attitudes de petits cons » (sic) ou encore « Ne parlez pas comme un terroriste ».
Il est midi. Marylise Lebranchu quitte le marché,> accompagné de ses camarades (ceux qui sont restés). L'opération marketing est un échec. Elle peut tout de même être contente : la presse qui le lendemain n'avait pas le droit de parler de la campagne électorale ne s'est pas déplacée. Et puis le parti socialiste « souhaite débattre avec la population, être à son écoute ». Voilà qui est fait.
TRACT DISTRIBUE
Mme Lebranchu c'est trois ans au service de l'injustice.
Madame Lebranchu a une certaine idée de la justice et de « l'égalité républicaine ». A vous d'en juger :
Jean Christophe Miterrand, Alfred Sirven, Didier Schuller et Pierre Falcone n'ont pas moisi plus de deux ans et demi en prison contrairement aux 8 prisonniers politiques bretons qui restent toujours détenus sans jugement.
Sur ces 8 prisonniers, 3 sont gravement malades et leur état s'est aggravé parce qu'on leur a refusé durant des années les soins et examens que les médecins préconisaient. A chaque fois nous avions alerté M. Lebranchu.
A multiples reprises M. Lebranchu a violé la présomption d'innocence en désignant des « coupables », entre autre pour continuer de justifier leurs incarcérations. Elle l'a fait lors de l'assemblée générale de SOS Attentats en parlant d' « interpellations des membres les plus radicaux de l'armée révolutionnaire bretonne, au cours du mois d'octobre 2000 » alors qu'aucun procès n'a eu lieu. Elle l'avait déjà fait au moins à deux reprises auparavant, dans le journal Du Dimanche et sur France 3 ouest le 24/12/2000 , deux mois après son entrée en fonction à la Chancellerie.
Cela n'empêche pas Mme Lebranchu d'affirmer que « les élus, le pouvoir politique ne peuvent jamais intervenir , la justice est indépendante. En France, il n'y a pas de prisonniers politiques ». Elle est pourtant intervenue publiquement auprès des media pendant le délibéré d'une Cour d'Appel examinant plusieurs demandes de mise en liberté, en déclarant : « Non, ça ne se fait pas, on ne juge pas pendant l'été, etc. » La chancellerie n'a pas démenti, elle est intervenue dans le cours de la justice.
Si comme le prétend Mme Lebranchu « En France, il n'y a pas de prisonniers politiques » qu'elle nous explique si le motif qui suit n'est pas politique « Je vous demande de maintenir Gaël Roblin en détention car il a eu et a, malgré deux ans de détention, une influence incontestable sur le mouvement indépendantiste breton ». Il s'agit de l'appel adressé par le juge d'instruction Gilbert Thiel, en charge des dossiers des prisonniers politiques bretons.
M. R. Oget qui reçoit aujourd'hui le soutien de Mme Lebranchu sait-elle tout cela ? En tout cas la CARB l'a alerté le 31 mai 2002, tout comme les autres candidats de la circonscription de Guingamp sur le sort des prisonniers politiques bretons . Plusieurs nous ont répondu. Nous attendons toujours la réponse de la candidate PS Mme Oget.