Grève de la faim de Nathalie Ménigon, communiqué du collectif Nlpf

RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN A NATHALIE MENIGON EN GREVE DE LA FAIM

lundi 1er mars à 18 h

Devant la direction de l'Administration penitentiaire
(angle rue du Renard / rue de la Ferronnerie, métro Hôtel-de-Ville)

------------
Tract Nlpf:
------------

Nathalie Ménigon en grève de la faim :
soutenons son combat contre la dictature carcérale !


Collectif Ne Laissons Pas Faire !

Depuis le 16 février, Nathalie Ménigon a engagé sa vie dans un nouvel épisode de la lutte qu'elle mène avec les autres militant(e)s d'Action Directe, depuis le premier jour de leur incarcération, il y a tout juste 17 ans, et 20 ans pour Régis Schleicher.

Ces militant(e)s ont subi pendant de longues années des conditions de détention d'exception. Ce n'est qu'au prix d'une résistance permanente qu'elles-ils ont pu survivre à l'arbitraire carcéral qui a programmé leur élimination :
- Pour sortir de l'isolement total auquel ils étaient soumis, il ont dû mener deux longues grèves de la faim de plus de cent jours. Ils furent alors perfusés de force afin de les maintenir en vie pour les traîner, tabassés, devant la Cour spéciale chargée de leur exécution judiciaire.
- Au début 2001, Jean-Marc Rouillan et Joëlle Aubron engageaient une nouvelle grève de la faim, cette fois-ci pour exiger un déblocage des parloirs, des soins et un suivi médical pour leurs deux camarades (Nathalie Ménigon et Georges Cipriani) à la santé très dégradée par l'isolement et les désastreuses conditions de détention.


Nathalie livre aujourd'hui un nouveau combat : elle n'a pas d'autre choix. Victime de deux accidents vasculaires cérébraux, en 1996 puis en 2001, elle n'a pas reçu les soins qu'exige son état de santé. Ainsi, l'Administration pénitentiaire (AP) continue à lui interdire l'accès aux séances de kinésithérapie indispensable à sa rééducation. Le deuxième accident vasculaire cérébral - il aurait pu être mortel - ne fut détecté que plusieurs mois après qu'il s'est produit, à l'occasion d'un examen médical. Alors que Nathalie se plaignait de violents maux de tête, l'AP, qui n'ignorait pas son passé médical, osa l'interner quelques jours dans un hôpital psychiatrique, en cellule de contention.

La situation vient encore d'empirer : pendant des années, Nathalie a été soumise à une véritable camisole chimique, et maintenant l'AP a décidé de lui supprimer tous ses médicaments, dont l'anticoagulant vital dans la prévention d'un nouvel accident vasculaire cérébral ! Et, bien sûr, l'AP n'a même pas jugé utile d'informer sa famille.

Nous tiendrons l'Administration pénitentiaire pour responsable de ce qui pourrait arriver à Nathalie.

Nathalie souligne quant à elle - dans sa lettre de déclaration de grève de la faim - ne pas être la seule victime de l'absence de soins ou de leur misère en prison. Elle exprime ainsi sa solidarité avec la protestation envoyée, il y a quinze jours, par des détenues du CD de Bapaume à la Direction sanitaire d'Arras.

Les dirigeants de ce pays prétendent donner des leçons de démocratie et d'humanité à la terre entière, mais c'est l'arbitraire et la répression qui s'appliquent chaque jour dans les commissariats, les tribunaux et les prisons. Les militants italiens réfugiés sont pourchassés par la police et la justice, tel Cesare Battisti, récemment emprisonné et que l'on veut maintenant extrader, comme l'a été Paolo Persichetti en août 2002.

La loi Kouchner, qui prévoit une suspension de peine pour les détenus gravement malades et dont la situation médicale ne saurait s'améliorer en prison, a servi à libérer l'ex-grand commis de l'État et assassin multirécidiviste Papon. Mais par la voix de son procureur, le ministère de la Justice affirme que cette loi ne doit pas s'appliquer à Nathalie Ménigon, sous prétexte que sa libération « troublerait l'ordre public ». Cette position est contraire à l'esprit de la loi et à la jurisprudence, mais nous n'avons aucune illusion sur le résultat de l'appel déposé par la militante d'AD, dont nous connaîtrons le résultat le 26 mars.

IL FAUT AGIR, LE TEMPS PRESSE !

Nathalie s'affaiblit très vite ; ses codétenues sont très inquiètes de la rapidité des effets de la grève de la faim sur son organisme épuisé par des années d'épreuves. La situation est critique, il faut agir. Tous vos actes de solidarité comptent. Il faut les multiplier, maintenant. Écrivez et téléphonez pour protester à la Chancellerie (DACG,13 place Vendôme, 75042 Paris Cedex 01, tél : 01 44 77 60 60), à la direction de l'Administration pénitentiaire (8-10, rue du Renard, 75004 Paris, tel. : 01 44 77 60 60, ), au CD de Bapaume (chemin des Anzacs, 62451 Bapaume, UCSA : tél. : 03 21 15 29 50) et adressez des messages de solidarité à Nathalie (2173J). 24 février 2004


RASSEMBLEMENT
lundi 1er mars à 18 h
devant la direction de l'Administration penitentiaire
(angle rue du Renard / rue de la Ferronnerie, métro Hôtel-de-Ville)

Collectif Nlpf
Nlpf@no-log.org

Courrier : NLPF c/o LPJ
58 rue Gay-Lussac
75005 Paris