Récupération d'ordinateur : parcours du combattant

Je reviens de Paris où j'ai pu faire les démarches nécessaires à la récupération de notre ordinateur. Comme je vous en avais informé, j'avais donc reçu du Juge Bruguière une "ordonnance de restitution" datée du 8 mars 2001. Sans aucune explication quant à la manière de me faire restituer le matériel confisqué le 14 décembre 1999.

Après maints coups de fil, j'ai su que les disquettes étaient au service des Scellés au Palais de Justice 4 boulevard du Palais (1°). L'ordinateur, lui, était au service du Séquestre, c'est-à-dire la fourrière, 39 rue de Dantzig dans le 15°. Lundi 19 mars, je me suis donc attelée à la tâche. Il me fallait d'abord obtenir un "certificat de non appel du Parquet" qu'on n'a pas voulu me délivrer car il faillait un délai de 10 jours à partir de la date de l'ordonnance. 8 mars plus 10 jours, ça faisait bien le compte puisqu'on était le 19. Mais non car le dimanche ne compte pas. Je devais donc revenir le lendemain !

Pas question d'abandonner : je décide donc d'aller au bureau du Juge en suivant un parcours ahurissant de couloirs et escaliers. A force d'insister auprès des flics en faction, la greffière du juge vient voir de quoi il s'agit. Plutôt gentille, elle cherche à trouver un solution. Le juge Bruguière n'est pas là mais un de ses collègues pourrait signer l'ordonnance pour qu'elle soit exécutoire. Le collègue ne sera pas là avant une heure. Je reviens donc une heure plus tard et attends encore 20 mn de plus. Mais finalement,  j'ai l'ordonnance paraphée et tamponnée.  Je redescend au bureau des "certificats de non appels". Rien à faire, il faut un jour de plus. On veut bien prendre mon adresse pour me l'envoyer et c'est tout. Je râle mais rien à faire. Je ne veux pourtant pas m'avouer vaincue et retourne au bureau des scellés pour signaler que je n'ai pu obtenir le certificat. " C'est pas grave" me dit la fille très gentille, elle. Il me suffit que l'ordonnance soit "exécutoire" Je n'ai pas besoin du certificat. On n'aurait pas pu me le dire au bureau précédent ?

Je quitte donc le Palais avec mes 41 disquettes. Il est presque 16 h et le séquestre ferme à 16 h 30. Je prends mes jambes à mon cou et file dans le métro. Deux changements plus 20 mn à pied. J'arrive essoufflée, prête à me faire éconduire : il est 16 h 25. Mais non. "Ah, c'est vous qui avez téléphoné plusieurs fois ? " Bordereaux variés à remplir et signer, et pendant que j'attends l'ordinateur, on appelle un taxi. Les deux cartons plus ou moins bien ficelés sont chargés dans le taxi et une demi-heure plus tard, je suis chez ma mère chez qui je débarque avec mon barda. Devant prendre le train pour rentrer à Saint-Malo, je n'ai pas eu le temps de déballer et de vérifier quoi que ce soit. Il faudra donc que je revienne à Paris en voiture exprès pour rapatrier l'engin.  Mais au moins est-il sorti des griffes des juges et flics : une belle victoire, puisque je crois être une des rares à qui c'est arrivé.

 

Brigitte F.

21 mars 2001