Quand la justice coloniale de classe se prend les pieds dans le tapis…

 

Déclaration du prisonnier politique breton Gaël ROBLIN paru dans Breizh Info

 

J’ai été arrêté et incarcéré en mai 2000. Je suis suspecté d’être un militant de l’Armée Révolutionnaire Bretonne.

En près de onze mois de procédure, j’ai été entendu cinq fois par le juge d’instruction. Ses investigations ont permis de mettre en évidence que j’avais …tapé un texte ! D’après lui, je risque une peine de réclusion criminelle à perpétuité pour ce très grave crime ! J’ai été arrêté sans arme et sans explosifs et mon emploi du temps est sans ambiguïté.

 Pour justifier son refus de me remettre en liberté, le juge des détentions et de la liberté évoque noir sur blanc mon engagement politique au sein du Mouvement de la Gauche Indépendantiste (Emgann) qui est un mouvement public.

Voici ses propres mots qui contredisent clairement les dénégations de l’actuelle Garde des Sceaux qui ose prétendre qu’il n’y a pas de prisonniers politiques bretons en captivité en France : «  Attendu que Roblin nie appartenir à l’A.R.B.mais ne nie pas ses sympathies nationalistes et d’ailleurs appartenir au mouvement Emgann… »

Non content de contredire la Ministre de la Justice, ce fonctionnaire, qui rend la justice au nom d’un peuple auquel je conteste appartenir, enfonce le clou en laissant entendre que le fait que je sois demandeur d’emploi ne me permet pas de présenter des garanties suffisantes de représentation !

En plus de reconnaître le fait que je sois encore en captivité loin de mon pays en raison de mes opinions, il justifie cette situation par mon appartenance de classe.

Je suis persuadé que si j’étais impliqué dans un trafic d’armes international et si mes parents étaient membres du Parti Socialiste Français, je serais depuis longtemps dans mon pays en compagnie de ma compagne, de mon fils, de mes amis et de mes camarades…

Vive la lutte de libération nationale et sociale du peuple breton !

A bas la justice de classe coloniale française !

 

 Gaël ROBLIN, prisonnier politique breton, La Santé, Paris, France, le 20 mars 2001.