Jonction . Procès .Disjonction .Appel.

Jonction . Procès .Disjonction .Appel.

Le 29 janvier 2002 le juge Theil en charge de deux des dossiers concernants des militants politiques bretons avait décidé de les joindre. Le premier regroupait les affaires des Mac Donald de Pornic et de Quevert , et l’attentat manqué contre la poste de Rennes , le second concernait différents attentats commis en Bretagne et en France depuis l‘année 1993 .

La raison la plus évidente pour qu’il ait joint ces dossiers était qu’il n’avait objectivement pas d’éléments suffisants dans l’affaire de Quevert pour renvoyer qui que ce soit devant une cour d’assises. Les débats et le verdict du procès des deux dossiers joints ( du 1 au 26 mars ) ont mis en évidence les soupçons de manipulations que nous avions décelé lors de cette jonction. Les magistrats – jurés ont prononcés un acquittement général en ce qui concerne Quevert mais aussi pour les deux autres "attentats" de ce dossier joint ( la poste de Rennes et le Mac’Do de Pornic). L’accusation et le juge Thiel s’appuyaientt sur ces deux attentats pour étayer sa démonstration sur la culpabilité des quatre mis en examen pour une complicité dans l’attentat de Quevert. Aujourd’hui avec l’appel du parquet général de Paris contre cet acquittement les dossiers sont disjoints pour des raisons toutes aussi politiques que l'étaient celles de la jonction par le juge Thiel. L’ordre est probablement venu de la chancellerie. Appel sur trois attentats pourquoi ? Appel ciblé seulement sur trois militants impliqués dans ce dossier n’ayant pas reniés leur engagement politique pourquoi? Pendant l’audience le président de la cour d’assises spéciale, le juge Verleene avait fait part de ses doutes quant à la possibilité de connaître les auteurs de l’attentat de Quevert à l’issue de l’audience. La solution trouvée par le parquet général de renvoyer trois personnes devant une cour d’appel spéciale composée de deux magistrats-jurés supplémentaires et d’un nouveau président pour connaître la vérité est illusoire. Pendant quatre ans le juge Thiel a fait croire à la famille de Laurence Turbec que les responsables de sa mort étaient connus. La cour d’assises spéciale a dit le contraire. Cette solution du Parquet qui va renvoyer trois hommes devant un tribunal avec le même dossier sans nouvelles investigations ni de nouvelles pistes ne peut satisfaire la famille Turbec. Pour connaître la vérité il y avait sans aucun doute autre chose à faire que de s’acharner contre des militants politiques. Cet appel du parquet déposé dans les dernières minutes de la date autorisée par la loi sent vraiment la magouille politico-judiciaire à plein nez.

M. Herjean