La santé de Paskal Laizé se dégrade : la C.A.R.B. en appelle à Amnesty International

Fiche Amnesty International

1) identité du prisonnier           

 Nom.................................LAIZE
Prénom..............................Pascal
Age.................................37 ans ½
Situation familiale.................Séparé 2 enfants ( 15 ans et 10 ans ½ )
Situation professionnelle...........Electricien industriel et domestique

2) conditions d'arrestation

Arrêté le 2 mai 2000 à 18 heures 30 (environ), rue du Général Chanzy à Fougères (Ille-et-Vilaine, Bretagne) par des membres de la Division Nationale (française) Anti-Terroriste (D.N.A.T.) et du Service Régionale (de Rennes) de Police Judiciaire (S.R.P.J.), sous le commandement du Commandant de Police Lebon et à la diligence du juge d'instruction Gilbert Thiel. Et sous le motif mentionné dans le mandat d'amener signé et co-signé par le magistrat et le fonctionnaire de police cités plus haut en date du 6 mai 2000 ( n° P.V. 113) pour : Association de malfaiteur en vue de préparer des actes de terrorismes ; Tentative de destruction, dégradations, détérioration de biens appartenant a autrui par l'effet d'une substance explosive commis en bande organisé ; Destruction, dégradations, détérioration de biens appartenant a autrui par l'effet d'une substance explosive ayant entraîné la mort d'une personne. Infraction à la législation sur les explosifs ; Toutes infraction en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur.

Je fus interpellé sous les yeux de Monsieur  Brain Gilles propriétaire du café " An Distro " de manière disons fulgurante et spectaculaire. D'emblée mon véhicule subissait une perquisition et d'autres suivirent plus tard, sur la voix publique de la ville de Fougères à la vue de tous les passant et des habitant. Par la suite une perquisition dans la demeure de ma grand-mère où j'avais pris domicile depuis plusieurs mois. Quatre nouvelles perquisitions suivirent plus tard.

Dès la deuxième perquisition, bien que le domicile de ma grand-mère se trouve en rase campagne,  et que celle-ci ne porte pas le même nom de famille que moi et que je n'étais pas déclaré à l'administration communale et au-delà, des chaînes de télévision nationale comme France3 (appartenant à l'État français…) étaient présentes : par qui ont-elles  reçu les renseignements nécessaires pour être présentes, si ce n'est que par la DNAT, et  dans quel but...

Lors de la garde à vue de quatre jours d'interrogatoire, j'ai été privé de sommeil intentionnellement. Le peu de temps où je m'étais retrouvé dans les cellules d'isolement, il me fut impossible de dormir un tant soit peu par des mesures que je ne citerai pas,  puisqu'elles ont déjà été et ce a maintes fois cités. En outre les membres de la DNAT avaient formé trois équipes de deux agents au minimum et se relayaient pour m'interroger. Pendant cette garde à vue, 96 heures intenses : insultes, menaces verbales et physiques à mon endroit et ce qui pourrait arriver à mes proches, surtout mes deux enfants âgés à l'époque de 11 ans ½ et 7 ans de mon et ex-compagne, constamment des coups ne laissant pas de marque au niveau de la tête. En outre mon problème de santé (plusieurs fractures rotuliennes suite à un accident de la circulation) nécessitait et nécessite toujours des positions alternées ; cependant, je ne pouvais et ne devais pas bouger, ce qui a eu pour conséquences des douleurs et raidissement de mes jambes atrophiées. Je fus aussi privé du minimum sanitaire.

Après un jeûne total volontaire de trois jours, vu l'état de santé pitoyable dans lequel je me trouvais, j'acceptais de m'hydrater. On me donna uniquement de l'alcool, tout ceci dans le but bien précis que je signe des procès-verbaux fallacieux mettant en cause des compatriotes, chose que j'ai fait connaître au juge d'instruction Gilbert Thiel dès ma première comparution.

Voir les pièces jointes

2 bis) lieu de détention actuel :

en détention " provisoire " depuis mai 2000 à la Maison d'Arrêt des Hommes
42, rue de la Santé
75964 Paris Cedex 14 (France)
Au début 2001, transfert à l'Hôpital (sic !) Pénitentiaire de Fresnes pour environ un mois.
distance d'avec la famille : environ 350 kilomètres entre Paris et le lieu de résidence de mes enfants, dans la région de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine, Bretagne).

3) chefs d'inculpation ;

Association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme ; Tentative de destruction, dégradations, détérioration de biens appartenant a autrui par l'effet d'une substance explosive commis en bande organisé ; Destruction, dégradations, détérioration de biens appartenant a autrui par l'effet d'une substance explosive ayant entraîné la mort d'une personne ; Infraction à la législation sur les explosifs ; Toutes infractions en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur.

Précisions sur les chefs d'inculpation ; après une jonction de dossiers, puisque " L'Affaire de Quévert " ne pouvait être renvoyée seule devant la Cour d'Assises telle quelle, le dossier étant vide.

Je suis inculpé dans les mêmes termes que ce qui était mentionné dans le mandat d'amener pour dix attentats ou tentatives d'attentat ; pour " L'Affaire de Quévert ", je ne suis inculpé que de complicité par un tour de passe-passe sans qu'il n'y ait d'auteur principal, contrairement à ce qu'avait affirmé à l'Assemblée Nationale française le Ministre français de l'Intérieur de l'époque, Monsieur Jean-Pierre Chevènement, quelques jours après mon arrestation et celle de mes camarades. En outre, durant l'instruction du Juge d'Instruction " anti-terroriste " Gilbert Thiel, j'ai été mis en examen dans le dossier du vol d'explosifs de Plévin du 28  septembre 1999 par la Juge d'Instruction " anti-terroriste " Laurence Le Vert, alors qu'au moment des faits j'étais hospitalisé suite à un grave accident de la circulation. Dans ce dossier, j'ai bénéficié d'un non-lieu partiel ; je suis mis en examen par la Juge d'Instruction " Anti-Terroriste " Laurence Le Vert  pour recel aggravé commis intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur.

date du procès :

1. Dossier " Attentats 1993-2000 " : prévu du 1er au 28 mars 2004, devant la Cour d'Assises Spéciale dite " Anti-Terroriste " de Paris (pas de jurés populaires, uniquement des magistrats professionnels) ; première clôture de l'instruction annoncée une première fois le 12 juillet 2002 et pour la deuxième fois le 16 août 2002, ce qui est tout simplement surprenant.

2. Dossier " Vol d'explosifs de Plévin " : aucune date annoncée. Instruction clôturée le 3 mars 2003.

4) durée de la détention provisoire ou arbitraire : arrestation le 2 mai 2000, mise en détention " provisoire " le 7 mai 2000, durée dépassant maintenant trois ans et six mois.

Au cours de ma dernière comparution devant le Juge de la Détention et des Libertés (sic !), celui-ci m'affirmait qu'ils avaient les moyens, vu mon attitude et mes opinions, de me maintenir en détention et qu'ils les utiliseraient. Voir les pièces jointes.

5) conditions d'accès à la juridiction

5.1 avocat: pas d'entrave particulière ;  juge: peu d'interrogatoires pendant l'instruction, toujours pas de procès…

5.2  au personnel médical: les conditions sont très difficiles, les soins sont, soit systématiquement retardés, soit carrément absents, soit incohérents. Voir les pièces jointes.

5.3 à la famille, fréquence des entrevues, entraves éventuelles : Voir les pièces jointes.

6) conditions de détention globales, allégations éventuelles de mauvais traitements : voir pièces jointes.

6 bis)soutien matériel et moral : pas de problème particulier  pris en main par différentes associations et individus.

7) travail et actions menés par les associations, articles de presse, manifestations de soutien, etc. :

Fera l'objet d'un envoi complémentaire.

8) contact des organismes de soutien :

8.1 Coordination Anti-Répressive de Bretagne

 Adresse postale :
B.P. 20
BZH-22390  BOULVRIAG
( via France)
Porte-parole (contact pour le présent dossier) :
Monsieur Claude LE DUIGOU
20, straed Finland
BZH-56100  AN ORIANT
( via France)
kadlabour@yahoo.fr
kadbzh@yahoo.fr

http://membres.lycos.fr/prizonidi/

http://www.chez.com/carb/index1.htm

Téléphones : 00 33 (0)6 72 35 13 27

(…)

8.2 Collectif de Femmes

 Contact :
(…)
mariejo2@freesurf.fr
http://collectifdefemmes.free.fr/

8.3 Dorn ha Dorn

(association ayant pour but d'informer et de vulgariser les conséquences des arrestations, des mises en examen de militants bretons dans le cadre de leurs activités politiques, culturelles, associatives, etc.)
29, straed Boc'harzh
BZH-29200   BREST
(via France)
dornhadorn@wanadoo.fr

Téléphones : 00 33 (0)2 96 38 01 10

             00 33 (0)2 98 89 10 02

             00 33 (0)2 98 94 66 21

8.4 Skoazell-Vreizh

Comité de Soutien aux Familles des Prisonniers Politiques Bretons
" Feunteun Wenn "
3, straed Aristide Briand
BZH-44350   GWENRANN
( via France)
Président : Monsieur Pierre LOQUET
Téléphone : 00 33 (0)2 40 42 92 94
Télécopie : 00 33 (0)2 40 24 81 38

info@skoazell-vreizh.org

http://www.skoazell-vreizh.org/

8.5 Avocat :

Maître Yann CHOUCQ
Avocat
1, straed an Tog Ruz
BZH-44000  AN NAONED
(via France) 

 

9) pour les détenus libérés : sans objet.

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2-001

"PRATIQUES INADMISSIBLES" EN GARDE A VUE ET EN PRISON : LA FRANCE CRITIQUEE PAR LE COMITE EUROPEEN POUR LA PREVENTION DE LA TORTURE.

Le Comité pour la Prévention de la Torture et des traitements inhumains ou dégradants vient de rendre un rapport sur la situation en France. La volée de bois vert qu'il envoie à la France, patrie autoproclamée des droits de l'Homme, rejoint et conforte les critiques qui sont exprimées régulièrement depuis l'automne 1999, notamment pour ce qui est des gardes à vue et de la situation dans les prisons où la situation des malades est particulièrement préoccupante.

Ce rapport, dénonce les "pratiques inadmissibles" de la police politique française D.N.A.T. (Division Nationale Anti"Terroriste") qui prive de sommeil les personnes gardées à vue pendant 96 heures (pas de couvertures, lumière constamment allumée), sans accorder de repos suffisant entre les interrogatoires. L'hôpital des prisons de Fresnes, où ont justement été "soignés" les prisonniers politiques bretons Alain Solé et Paskal Laizé, est particulièrement critiqué dans le rapport et fait partie des sites "en deçà des normes d'un pays démocratique".

g Rapport au Gouvernement de la République française relatif à la visite en France effectuée par le Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT) du 14 au 26 mai 2000

Strasbourg, 19 juillet 2001

[EXTRAITS]

14. La délégation du CPT a entendu un certain nombre d'allégations de mauvais traitements de personnes détenues par des membres des forces de l'ordre (…). La plupart de ces allégations visaient la police nationale. (…) Les allégations entendues se référaient principalement au moment de l'interpellation, y compris après que la personne intéressée eût été maîtrisée. (…).

16. Il convient également de faire mention des allégations faites par deux personnes, avec lesquelles la délégation s'est entretenue à la maison d'arrêt de Paris-La Santé, qui avaient été récemment gardées à vue pour suspicion d'activités terroristes. Elles étaient restées, toutes deux, en garde à vue pendant quatre jours.

L'une de ces deux personnes a affirmé qu'elle avait été traitée avec brutalité et que, pendant l'interrogatoire, les policiers l'avaient giflée et lui avaient tiré les cheveux. Elle a aussi déclaré avoir été interrogée en continu au cours de sa détention par la Division nationale anti-terroriste (D.N.A.T.) à Paris, y compris la nuit, et n'avoir été autorisée à se reposer dans une cellule que six heures environ, sur la soixantaine d'heures passées en détention. La seconde personne a affirmé avoir été interrogée de manière répétée, y compris la nuit, mais avoir été autorisée à rester dans une cellule pendant des périodes plus longues ; toutefois, elle a indiqué ne pas avoir obtenu de couverture et que la lumière était restée allumée en permanence dans sa cellule.

Certains aspects des déclarations faites par ces deux personnes ont été confirmés par les registres tenus dans les locaux de détention utilisés par la D.N.A.T. à Paris (durée/début et fin des interrogatoires, par exemple). S'agissant plus particulièrement de la seconde personne, une note avait été consignée faisant état d'instructions formelles émanant de membres de la D.N.A.T., selon lesquelles il ne fallait pas lui donner de couvertures (alors que des couvertures se trouvaient dans les locaux) ni éteindre la lumière dans sa cellule.

(…) En outre, eu égard aux cas cités au paragraphe 16, il est évident qu'interroger une personne détenue pendant des jours d'affilée sans lui octroyer suffisamment de temps pour se reposer entre les interrogatoires ou lui imposer des conditions de détention telles qu'il lui est difficile de dormir, constituent des pratiques inadmissibles. Le CPT recommande de prendre des mesures pour garantir que les membres de la Division nationale anti-terroriste n'usent pas de telles pratiques.

32. (…)des restrictions continuent de s'appliquer au droit à l'accès à un avocat lorsque la personne détenue est soupçonnée d'être impliquée dans des activités "terroristes", la criminalité organisée ou le trafic de drogue ; ainsi est-il toujours vrai que le droit à l'accès à un avocat ne devient effectif qu'après 36 ou 72 heures de garde à vue.(…) Par ailleurs, il semblerait ressortir des textes pertinents que le droit à l'accès à un avocat n'est pas reconnu à certaines catégories de personnes détenues par les forces de l'ordre (par exemple, les témoins que la police peut retenir pour recueillir leur déposition).

39. Il convient d'ajouter que, dans certains établissements (…) toutes les personnes gardées à vue - y compris les mineurs - étaient systématiquement menottées à une chaise durant les interrogatoires "pour des raisons de sécurité".

109. Le décret précise les conditions matérielles auxquelles doivent répondre les cellules disciplinaires (éclairage, aération, mobilier, installations sanitaires). Toutefois, dans les quatre quartiers disciplinaires visités (maison d'arrêt de Fresnes comprise), les cellules n'étaient pas conformes à l'une ou plusieurs des exigences posées. L'accès à la lumière naturelle était partout médiocre (…) Par ailleurs, en règle générale, les aménagements prévus pour l'exercice en plein air des détenus placés à l'isolement disciplinaire étaient peu attrayants et, à Paris-La Santé, les aires d'exercice en plein air étaient trop petites

Le CPT a de sérieuses réserves en ce qui concerne la situation de nombre de détenus placés à l'isolement pour des motifs administratifs que sa délégation a rencontrés lors de la visite ; ses réserves tiennent tant à la durée de l'isolement (parfois pendant des années d'affilée) qu'au régime éminemment restrictif auquel de tels détenus sont soumis (absence totale d'activités structurées et d'activités en commun).

116. (…)Le CPT est préoccupé de constater qu'il n'y a eu que peu de progrès en ce qui concerne l'accès des détenus au téléphone. Un tel accès est toujours refusé aux prévenus et seulement accordé à une minorité de condamnés (…).S'agissant des visites familiales et prolongées, celles-ci étaient toujours au stade de projets(…).

151. (…)Les dispositions en place étaient particulièrement préjudiciables aux personnes comparaissant devant un magistrat après avoir passé un temps considérable - parfois plusieurs jours - dans des locaux de détention non conformes aux standards requis, souvent d'une saleté repoussante, et sans avoir pu ni se reposer et s'alimenter correctement, ni avoir eu la possibilité de se laver et de changer de vêtements. Le CPT a regretté qu'environ huit ans après avoir recommandé pour la première fois d'améliorer les conditions de détention, la situation restait basée sur une conception littérale de la garde à vue, privilégiant la nécessité de maintenir physiquement la personne à portée de vue au détriment de considérations liées à des conditions de détention décentes.

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2-002. KANNADIG SKOAZELL VREIZH - n°6 BULLETIN D'INFORMATION DE SKOAZELL VREIZH Juin-juillet-août 2000           

Les prisonniers écrivent à Skoazell Vreizh      

Paskal Laizé : Menaces sur la famille   J'ai été arrêté le 2 mai à Fougères. Aussitôt, il y a eu perquisition dans mon domicile, à côté de la maison où réside ma grand-mère. Pendant tout ce temps, j'étais menotté, alors qu'actuellement je ne peux me déplacer qu'à l'aide d'une béquille, Suite à un accident de voiture, en septembre 1999, j'ai eu les deux rotules cassées, dont une grièvement. Les policiers ont dit à ma grand-mère que c'était la dernière fois quelle me voyait, car j'allais prendre perpète. J'ai été conduit au SRPJ de Rennes, où j'ai été interrogé jusqu'au petit matin. Ves 7 heures, alors que je n'avais pas réussi à dormir nous sommes repartis chez ma grand-mère pour une seconde perquisition, avec un chien. Ils tenaient des propos menaçants envers moi et ma grand-mère, je suis intervenu auprès d'un lieutenant de la DNAT pour qu'ils aient un peu plus de respect envers ma grand-mère.   Ensuite, perquisition de mon véhicule et retour à Rennes pour des interrogatoires. En fin d'après-midi, nous sommes allés à l'aéroport pour prendre trois experts de la recherche scientifique de Toulouse, et troisième perquisition chez ma grand-mère, du sol au plafond, puis encore de mon véhicule. Interrogatoire à la PJ jusqu'à minuit et demi, retour en cellule, et vers 3 heures, nouvel interrogatoire. Vers 6 h 30, retour en cellule, et vers 8 h-8 h 30, ils sont revenus me chercher pour m'interroger. Ils mont insulté, m'ont dit que mes enfants apprendraient par les medias que je suis un criminel... Ils m'ont menacé de placer ma grand-mère en garde à vue ainsi que mon ex-femme, et ainsi les enfants seraient placés à la Ddass.   Pendant quatre jours, je n'ai pu ni me laver, ni me coiffer alors que je porte les cheveux longs. Je n'ai pas dormi plus de 8 ou 9 heures.   A La Santé, j'ai demandé à suivre mon traitement de kinésithérapie, mais j'attends toujours...  Paris, mai 2000     

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4-001.

Déclaration des quatre de Quévert

Voilà maintenant trois ans, après le dramatique événement de Quévert, que l'Etat français lançait une chasse aux sorcières contre le mouvement breton et particulièrement la Gauche Indépendantiste.

Après des dizaines d'arrestations, de perquisitions, de gardes à vue, six d'entre nous furent mis en examen et incarcérés, présentés comme les auteurs de cet acte par une classe politique et une presse bien pressée et peu soucieuse de la présomption d'innocence .Deux d'entre nous furent rapidement libérés devant le peu de sérieux des accusations. Trois ans après, que reste t-il d'une instruction exclusivement menée à charge, plus proche de l'inquisition d'ailleurs ?

Le juge Thiel a renvoyé quatre d'entre nous pour complicité sans le moindre début d'élément, uniquement sur des extrapolations fumeuses qui l'amènent à renvoyer Gaël Roblin devant la cour d'assises spéciale contre l'avis de l'accusation qui a souligné à maintes reprises le manque d'éléments à charge, à renvoyer Kristian Georgeault pour complicité par télépathie et collusion idéologique avec les auteurs non identifiés de ce triste et mystérieux événement ,à renvoyer Paskal Laizé et Stefan Philippe, qui par ailleurs ont reconnu leur appartenance à l' A. R. B. et leur participation à des actions n'ayant visées que des symboles de l'Etat français en Bretagne, pour complicité alors que les expertises diligentées par le magistrat les mettent hors de cause, le système de mise à feu de Quévert ne correspondant pas à ceux qu'ils utilisaient.

Nous réaffirmons ici, comme nous l'avons fait tout au long de l'instruction, avec force être totalement étrangers à cette action tant dans sa préparation que dans sa réalisation.

Le magistrat instructeur renvoie donc, dans un esprit partisan, quatre innocents devant une cour d'assises spéciale afin de continuer à exploiter lamentablement l'émotion légitime qui a frappé tous les Bretons et nous par là même. Il est triste de voir exploité un tel drame à des fins de basse politique.

Nous ne sommes pas dupes quant à la longueur de nos détentions, elle n'a eu que pour but que d'effrayer les militants du mouvement indépendantiste et notamment la jeunesse ; nous ne dirons pas que cette incarcération est une partie de plaisir, mais cela ne doit pas empêcher chacun de s'engager pour un projet que nous considérons comme légitime.

La construction d'une Bretagne indépendante réunifiée , brittophone et socialiste composée de femmes et d'hommes libres afin que notre peuple retrouve sa juste place dans le concert des nations .

Il y a eu beaucoup de prisonniers politiques avant nous et nous les saluons et malheureusement il y en aura sans doute après . Nous assumons pleinement notre engagement et uniquement celui ci, que l'Etat français veuille faire de nous des boucs émissaires, cela reste son problème, après trois ans de résistance, de combat et d'insoumission, nous restons debout, dignes et fidèles à nos convictions.

Vive la Bretagne libre et socialiste.

Paskal Laizé, Stefan Philippe, Gaël Roblin, Kristian Georgeault

Prisonniers politiques bretons

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4-002

 Coordination Anti-Répressive de Bretagne
 
Le porte-parole,
Claude Le Duigou
06 72 35 13 27
http://www.prizonidi.org

A LA COUR D'APPEL DE PARIS, ON "PRECONDAMNE" LES INDEPENDANTISTES BRETONS...

 Des demandes de permis de visite ont été présentées au cours des dernières semaines à la Cour d'Appel de Paris. Elles concernent trois militants indépendantistes bretons détenus "provisoires" depuis début mai 2002, Messieurs Paskal Laizé, Stefan Philippe et Gaël Roblin.

Les réponses apportées par le "Service pénal et de Réinsertion

Sociale-- Permis de Communiquer" sont construites sur le même modèle:

-- "J'ai le regret de vous informez(sic!) qu' il n'est pas délivré de permis de visite aux amis" (...) "seule la famille proche en ligne directe avec justificatifs de lien de parenté peut obtenir un permis de visite"; il s'agit là à l'évidence d'une aggravation des brimades à l'encontre de ces "présumés innocents" puisque la plupart des prisonniers indépendantistes bretons reçoivent régulièrement des visites de personnes qui ne sont pas membres de leur famille;
 

 -- "Veuillez attendre que le détenu soit  condamné définitif et présenter votre demande à M. le Directeur de la Maison d'Arrêt de la Santé"; là, c'est carrément énorme: un service officiel dépendant de la Cour d'Appel de Paris sait déjà que ces trois "présumés innocents" seront condamnés; est-il encore nécessaire d'organiser un procès?
 

 Il serait intéressant de savoir si l'incolore Monsieur Perben , Ministre français de la Justice, a une explication à fournir à ce qui apparaît comme une évidente violation des lois françaises et de la Convention Européenne des Droits de l'Homme.
 
Pour la Coordination Anti-Répressive de Bretagne,
Le porte-parole,
Claude le Duigou.
 
 
Site internet
http://www.prizonidi.org

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4.003

Paskal Laize dénonce une grave violation de ses droits.

Dans une récente lettre adressée à une de ses connaissances, le prisonnier politique breton Paskal Laizé, qui termine ces jours-ci son 41ème mois de détention "provisoire", a demandé à la Coordination Anti-Répressive de Bretagne de faire connaître sa protestation contre une évidente violation de droit qu'il vient de subir à la prison de La Santé à Paris. Tout a en effet été fait pour tenter de l'empêcher de déposer une déclaration de pourvoi en cassation contre un refus de mise en liberté:

"J'ai mis un pourvoi en cassation sur le refus de mise en liberté. Cela n'a pas été sans mal... Tu n'es pas sans savoir que pour former un pourvoi en cassation, il y a un délai de cinq jours. Bien qu'avec Yann Choucq nous nous étions mis d'accord à ce sujet, je lui ai écrit aussitôt après l'audience du 12, car nous n'avons pas eu l'occasion d'en reparler, afin de savoir si cela était toujours d'actualité et de savoir ce qu'en pensaient les autres avocats. De son côté, Choucq m'avait écrit. Nos courriers se sont croisés. Combien de temps mon courrier aura-t-il mis pour lui parvenir? Je n'en sais rien. Toujours est-il que le sien m'est parvenu samedi dernier pour m'indiquer que rien n'était changé et me demander si je voulais toujours former un pourvoi en cassation. Six jours, alors que logiquement, tout courrier d'avocat doit nous être remis sans délai, c'est-à-dire à J+1.

Je ne pouvais faire ma demande auprès du greffe de La Santé que le 22, dernier délai des 5 jours. Ceci fait, ma missive destinée au greffier a subitement disparu. Si je m'étais contenté d'attendre, il n'y aurait pas eu de suite... Après avoir demandé au maton d'étage de prendre contact avec le greffe, ce qui s'est soldé par une incompréhensible réponse, je suis allé le lundi 22 demander des explications auprès du responsable de la division, en refusant de retourner en cellule. (...) J'ai dû refaire une demande après explications avec le bricard (responsable de division), dont je devais avoir une réponse. Réponse que je n'ai eue que le lendemain, le mardi, par le retour de ma lettre dans laquelle le greffe mentionne: "Nous n'avons aucune notification de refus de libération notifié le 18 septembre (jour où je l'ai pourtant reçue et signée), ni dans votre dossier, ni dans notre cahier. Veuillez nous faire parvenir cette notification." Un comble!!!

Je suis donc retourné voir le bricard avec la notification que je possède en lui intimant de faire le nécessaire, disant que je ne bougerais pas avant d'avoir une réponse acceptable à ma demande formulée le 21, puis le 22, alors que le délai de 5 jours est désormais dépassé. Pour finir, après une longue attente, le greffier s'est déplacé. Surprise... ce n'était pas, d'après lui, le greffe qui m'avait remis cette notification, mais un huissier. Raison pour laquelle il ne pouvait pas la trouver. Comme si c'était mon problème... Suite à une vive discussion, il a pris ma notification en me promettant de me la rapporter avec le document officiel pour le pourvoi en cassation dûment rempli. Je n'avais pas tellement le choix.

Cependant, le reste de la journée passe, aucune nouvelle. J'interpelle le bricard pour la quatrième fois, il m'informe qu'il n'y a pour l'instant personne au greffe mais qu'il n'y a aucun problème. J'accepte de retourner en cellule et de patienter jusqu'au lendemain matin. A 10 h, toujours aucune nouvelle. Le maton à qui je demande de contacter le greffier me rapporte que ce dernier n'est pas au courant du problème. Ni une ni deux, le maton n'a même pas eu le temps de dire ouf, sans lui demander son avis et malgré ses beuglements, je retourne dans le bureau du bricard. Là, ça a gueulé. J'ai demandé à voir Raffin, le directeur de La Santé, et lui ai dit que dorénavant je ne bougerais plus avant d'avoir le document que je réclamais depuis trois jours, et que je chargerais mon avocat de donner suite à cette affaire, qu'il n'avait qu'à se démerder, même en antidatant le formulaire officiel puisque le délai était dépassé depuis deux jours.

Finalement (...), après une petite attente j'obtenais ce fameux formulaire avec la notification qui m'appartient. "

La Coordination Anti-Répressive de Bretagne partage l'indignation de Paskal Laizé.
Elle rappelle son exigence de mise en liberté immédiate des six prisonniers politiques bretons.
 
Pour la Coordination Anti-Répressive de Bretagne,
Le porte-parole, Claude Le Duigou

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5.2-001.

Comment se faire soigner en prison...

Lorsqu'il a été arrêté, Paskal Laizé, de Fougères, était sous traitement médical et de kinésithérapie à la suite d'un accident de la circulation qui lui a brisé les deux rotules.

«(...)Je ne peux toujours pas me séparer de ma béquille, alors que d'après le chirurgien de Fougères, il y a longtemps que je devrais marcher à peu près normalement. Actuellement, j'ai des grosseurs dans les deux genoux, qui sont très douloureuses lorsque je plie les jambes pour marcher. L'une est apparue il y a trois mois, elle est maintenant de la taille d'un noyau de pêche, la seconde est apparue récemment. J'en avais fait part à la médecin du service, dès le début. Elle m'a donné des Efferalgan pendant une courte période, ce qui n'avait aucun effet sur la douleur (...). Deux mois après, j'ai eu mes premières séances de kinésithérapie, j'en ai parlé au kiné, qui m'a dit, en présence d'un médecin, que cela pouvait être le signe d'une infection.

Une semaine plus tard, j'ai revu la médecin, qui était d'avis que cela devait venir du matériel orthopédique, mais dans le doute, on ne sait jamais, elle m'a prescrit un traitement antibiotique. Une dizaine de jours plus tard, j'ai été reçu par l'orthopédiste pour la deuxième fois en quatre mois et demi, il m'a confirmé la nécessité de l'ablation du matériel orthopédique des deux jambes. (...) A son avis, les grosseurs que j'ai aux genoux ne peuvent qu'être musculaires. Il a arrêté le traitement antibiotique. J'ai vu trois personnes, trois avis différents, il n'y a eu aucune analyse de quelque nature que ce soit, donc aucun traitement médical. D'après eux, ce n'est plus de leur ressort, ils ne peuvent rien faire.

Quant au traitement orthopédique, il a été interrompu après un mois et demi à peine, à raison de 2 séances de 30 à 40 mn par semaine, avec interruption de quinze jours, en raison de l'absence du kiné, qui n'a pas de remplaçant...

Un mois de kiné en quatre mois passés, je peux dire sans mentir que je m'auto-rééduque dans ma grande cellule de 9m², avec deux codétenus. Les contrôles nécessaires et même indispensables sont inexistants, à part la radio effectuée à mon entrée.»

Paskal Laizé - La Santé le 13 septembre 2000

paru dans " Kannadig ".

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5.2-002

Skoazell écrit à la directrice de l'administration pénitentiaire

Madame la directrice,

Nous sommes au regret de devoir attirer votre attention sur la situation de M. Pascal Laizé, actuellement en détention provisoire à la maison d'arrêt de La Santé, à Paris, dans le cadre de deux informations ouvertes aux cabinets de Mme Laurence Le Vert et M. Gilbert Thiel, premiers juges d'instruction au TGI de Paris.

Lors de son interpellation, M. Laizé subissait les séquelles d'un accident de la circulation pour lesquelles il faisait l'objet d'un traitement de kinésithéapie régulier.

Depuis son incarcération, ce traitement n'a pas été mis en oeuvre.

Il a dû attendre plus de deux mois avant d'être examiné par un médecin spécialisé en chirurgie orthopédique, lequel, selon nos informations, lui a indiqué qu'il devait subir une intervention chirurgicale, sans que soit précisé le délai dans lequel cette intervention devait être mise en oeuvre.

En outre, et dans l'attente de cette intervention, aucun traitement de kinésithérapie ou de rééducation n'est mis en oeuvre.

Ceci n'est pas sans nous causer quelques inquiétudes quant au suivi de l'état de santé de l'intéressé.

C'est pourquoi nous nous permettons d'attirer votre attention sur cette situation.

Nous adressons bien évidemment copie de la présente à chacun des magistrats instructeurs en exécution des décisions desquels M. Laizé se trouve en détention.

Vous remerciant par avance de l'attention que vous voudrez bien porter à la présente et de la suite que vous voudrez bien y réserver, nous vous prions d'agréer, Madame la directrice, l'expression de notre haute considération.

Per Loquet, président

Guérande, le 22 juillet 2000

A ce jour, cette lettre n'a reçu aucune réponse. Mais Pascal Laizé a reçu des soins.

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5.2 -003. KANNADIG SKOAZELL VREIZH - n°8 BULLETIN D'INFORMATION DE SKOAZELL VREIZH Octobre 2000         

Les infos du mois d'octobre 2000     

1er       Gaël Roblin entame une grève de la faim à la prison de La Santé.                       

2          Interpellation à Carnac de Jean N., sur son lieu de travail. La DNAT et le SRPJ l'emmènent à Rennes en garde à vue après perquisition de sa voiture et de son domicile.  Le juge Thiel enquête sur l'incendie du belvédère, au printemps 99.  Prétexte pour l'interroger sur le mouvement des Menhirs libres                 

3          Reun Le Diguerher (ci-contre au procès en appel de Kristian Georgeault), militant lorientais, entame une grève de la faim devant la mairie de Lanester, en solidarité avec Gaël Roblin.  Campagne pour la libération des détenus malades : six élus finistériens écrivent à la Garde des Sceaux pour protester contre l'absence de soins à Alain Solé.                        

16        Interpellation et incarcération de Philippe Jaumouillé (Brest). Interpellation et garde à vue de quatre militants d'Emgann, dans le Finistère. Paskal Scattolin (membre du CA de Skoazell Vreizh) est incarcéré à Paris.                 

18        Marylise Lebranchu remplace Elisabeth Guigou au ministère de la Justice. Jean-Louis Latour, président du Conseil culturel de Bretagne, écrit à la Garde des Sceaux sur trois thèmes: le rapprochement des prisonniers politiques bretons, l'état préoccupant des détenus malades et la censure dont ils sont victimes.  L'UDB du Finistère proteste contre les interpellations sauvages: une centaine de personnes en un an. Emgann réclame la libération des inculpés en "détention provisoire" depuis un an.  Le conseiller régional brestois Arnaud Hell (Tous Ensemble à Gauche) proteste contre "le non respect des garanties élémentaires pendant les détentions et les interrogatoires".  L'UDB du Kreizh Breizh dénonce "la banalisation des interventions des policiers anti-terroristes en Bretagne" qui "porte atteinte aux droits fondamentaux de la démocratie". 25 % des Français disent, dans un sondage, comprendre la torture.                       

24        Interpellation et garde à vue pendant plusieurs heures à l'hôtel de police de Rennes de la belle-soeur de Kristian Georgeault et de la grand-mère (79 ans) de Paskal Laizé.            

25        Denez Riou est déplacé dans une cellule "d'une saleté repoussante, délabrée, bruyante", dans un quartier "peuplé de détenus qui, pour la plupart, se trouveraient beaucoup mieux dans des asiles psychiatriques". Il refuse de défaire son paquetage et de faire son lit et entame une grève de la faim. Elle durera neuf jours avant qu'on ne l'installe dans une cellule décente quoique glaciale.                      

28        Fin de la grève de la faim de Gaël Roblin (La Santé) et de Reun Le Diguerher (Lanester).             

30        Procès en appel, à Rennes, de Kristian Georgeault pour l'affaire des barbouillages de panneaux indicateurs à Fougères. La cour a "oublié" de faire extraire l'inculpé de la prison de Fresnes, le procès est reporté au 26.06.2001.  Les Verts de Bretagne administrative se prononcent en faveur du rapprochement des prisonniers. Jeûne de solidarité, pendant une semaine, de deux militants de la Coordination anti-répression devant le Parlement de Rennes. Ils seront virés par la police et demanderont en vain aux élus régionaux Verts de les accueillir dans leur permanence.                       

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5.2 004

Paskal Laizé en difficulté

Lors de son arrestation, dans le cadre des attentats attribués à l'ARB, Paskal Laizé était en rééducation à la suite d'un accident qui lui avait cassé les deux rotules. Il se déplace avec deux cannes anglaises ce qui n'a pas empêché l'administration pénitentiaire de le placer dans une cellule au troisième étage. A lui de se débrouiller pour descendre les escaliers, pour aller en promenade, au parloir ou à toute autre activité.

Il a eu le plus grand mal à obtenir d'être convenablement soigné en prison, et quand il obtenu les soins d'un kiné, celui-ci est vite parti en vacances sans remplaçant. Chose courante dans la pénitentiaire. Lors d'un déplacement au palais de justice , récemment, Paskal est tombé et s'est fait très mal. Aucun traitement anti-douleur ne lui a été accordé.

Les médecins pénitentiaire lui ont, voici plusieurs mois, annoncé qu 'il devrait subir une opération chirurgicale, mais aux dernières nouvelles, cela n'aura pas lieu avant l'année prochaine. Ses rotules voudront bien attendre qu'on ait le temps de s'occuper d'elles.

Breizh Info - 01/11/2000

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5.2-005 Vannes (Mor-Bihan) : des militants de la Coordination Anti-Répressive de Bretagne manifestent contre la répression.

Ce samedi 14 juillet 2001 après-midi, une vingtaine de membres de la Coordination Anti-Répressive de Bretagne manifestent à Gwened/Vannes, dans le cadre des fêtes historiques consacrées à Louis XIV, pour réclamer la libération des sept prisonniers politiques bretons en détention " provisoire " depuis 21 mois et demi pour le plus ancien, Alain Solé, de Felger/Fougères (Ille-et-Vilaine), diabétique, devenu insulino-dépendant pendant sa détention, suite au manque de soins suivis dont il est victime, depuis 14 mois et demi pour les quatre derniers, arrêtés en mai 2001.

Ces sept militants d'Emgann (gauche indépendantiste bretonne) sont détenus en région parisienne. Deux autres d'entre eux souffrent de pathologies graves : il s'agit du Lorientais Gérard Bernard, détenu depuis le 10 novembre 1999 : il souffre de la thyroïde, et malgré un rapport d'expertise médicale du 7 décembre dernier, il n'a pu subir la scintigraphie estimée nécessaire afin d'éliminer toute éventualité cancéreuse ; Paskal Laizé, de Saint-Brice-en-Coglès, près de Fougères, avait été grièvement blessé aux rotules peu avant son arrestation le 2 mai 2000 ; il est quasi certain qu'il ne pourra plus jamais marcher normalement, en raison du manque de soins de kinésithérapie et de rééducation.

Ces faits rentrent dans la catégorie des " traitements inhumains ou dégradants " prohibés par la Convention Européenne des Droits de l'Homme dont la France est pourtant signataire. Le Comité européen pour la Prévention de la Torture et des traitements inhumains ou dégradants s'est récemment saisi du cas d'Alain Solé suite aux interventions pressantes de la Coordination Anti-Répressive de Bretagne. Les responsables politiques français nient à ces sept militants politiques bretons la qualité de prisonniers politiques.

Il s'agit pourtant de poursuites menées par une police spécialisée, la Division Nationale Anti-Terroriste (ses membres revendiquent d'ailleurs couramment cette qualité de police politique), aux ordres de juges d'instruction spécialisés, membres de la 14ème section du parquet de Paris, avec 96 heures de garde à vue, intervention de l'avocat seulement à la 72ème heure , centralisation des poursuites à Paris, traitement auquel ne sont même plus soumises les personnes suspectées d'espionnage ou de trahison… Les tribunaux qui jugent ces affaires de " terrorisme " sont, en correctionnelle, toujours composés des mêmes magistrats, et, pour la cour d'assises, il n'y siège que des magistrats professionnels, et absolument pas de jurés populaires. Au mépris de la présomption d'innocence, les plus hauts responsables politiques français interviennent d'ailleurs dans ces dossiers, tels Monsieur Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'Intérieur, sur T.F. le dimanche 21 novembre 1999 sur T.F.1 et début mai 2000 et Madame Marylise Lebranchu, ministre de la Justice, sur France 3 et dans les colonnes du " Journal du Dimanche " le dimanche 24 décembre 2000.

CLAUDE CHIRAC CONVOQUEE ET ENTENDUE COMME TEMOIN : L'HYPOCRITE INDIGNATION DE JOSSELIN DE ROHAN. Dans une déclaration datant du mercredi 11 juillet 2001, Monsieur Josselin de Rohan, sénateur du Mor-Bihan, Président du Conseil Régional de " Bretagne ", Président du groupe R.P.R. au Sénat français, juge ''assez lamentable qu'on s'en prenne à la famille'' de Jacques Chirac, après l'audition dans la matinée de Madame Claude Chirac, la fille du chef de l'Etat français, dans le cadre de l'enquête sur les voyages privés. ''Je trouve assez lamentable que faute de pouvoir s'en prendre au chef de l'Etat, on s'en prenne à sa famille'', a déclaré ce proche du président de la République à plusieurs organes de presse. Madame Claude Chirac, qui occupe les fonctions de conseiller pour la communication à l'Elysée, a été convoquée mercredi à 8h00 et a passé un peu plus d'une heure dans le bureau des juges, selon des sources judiciaires. ''L'instruction fera apparaître la réalité des faits et fera disparaître des fantasmes et des calomnies'', a conclu le président du groupe R.P.R. au Sénat français.

Madame Claude Chirac, fille du chef de l'Etat Français, nous semble avoir été, comme d'autres proches de Monsieur Jacques Chirac, avoir été normalement entendue comme témoin après convocation par des magistrats chargés d'une instruction. A notre connaissance, Monsieur Josselin de Rohan ne s'est nullement indigné du fait que la police politique D.N.A.T.(Division Nationale Anti-Terroriste) et S.R.P.J. français de Roazon/Rennes et les magistrats instructeurs de la tristement célèbre 14ème section du parquet " anti-terroriste " de Paris utilisent des méthodes bien plus brutales dans les enquêtes menées en Bretagne depuis fin septembre 1999. Il n'a jamais caractérisé de " lamentables " ces pratiques dont voici quelques-unes : n mise en garde à vue d'une femme de 78 ans entendue comme témoin dans une enquête où son petit-fils, monsieur Paskal Laizé, est mis en examen, n portes brisées lors d'interpellations en juin 2000, à Donges (Loire-Atlantique) et Tremeven (Finistère), avec intervention du Groupe d'Intervention de la Police Nationale française casqués et cagoulés devant deux enfants, le père de famille étant gardé quasiment nu attaché sur une chaise au cours de la perquisition qui a duré deux heures, aucune de ces deux interventions n'amenant de mise en examen dans le cadre des instructions en cours pour " terrorisme "… n maintien en détention " provisoire " des militants bretons poursuivis en région parisienne, ce qui oblige les familles à de très longs et coûteux trajets pour une visite restreinte le plupart de temps à une demi-heure, imposant par exemple au jeune Fragan Bernard (7 ans !) qui vivait seul avec son père (dont les allocations familiales et le R.M.I.ont été supprimés, le tribunal d'instance de Lorient ayant récemment décidé l'expulsion de l'appartement familial) à faire plus de 1 000 kilomètres (Lorient/Fleury-Mérogis) aller-retour pour voir son père pendant 30 minutes !

n acharnement tout spécial contre la famille Georgeault de Fougères : le père Kristian est en détention " provisoire " depuis début mai 2000, sa fille aînée, Solenn, également mise en examen, n'a pu lui rendre une seule visite depuis, les interpellations de la mère, Mireille, sous les yeux de la plus jeune des filles ne se comptent plus, les relations proches (frère, sœur des parents…) ou lointaines (camarades de classe de la fille aînée à l'école primaire sont soumises à un harcèlement hallucinant (filatures, interpellations, pressions illégales de la police auprès des employeurs…).

Ou bien Monsieur Josselin de Rohan ne daigne pas sortir de son château et ne peut donc s'intéresser au sort des manants, ce qui le disqualifie, ou bien il sait pertinemment ce qui se passe, et son indignation à sens unique est parfaitement révélatrice de son engagement et de ses responsabilités dans la répression qui se déchaîne en Bretagne, ce qui le disqualifie tout autant… Pour la Coordination Anti-Répressive de Bretagne, Le porte-parole, Claude Le Duigou le 14 juillet 2001

Pour la Coordination Anti-Répressive de Bretagne,
Le porte-parole,
Claude Le Duigou.
le 14 juillet 2001

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5.2-007. Dernière Minute Paskal LAIZÉ opéré:  Skoazell Vreizh qui avait écrit le 24/01/02, dès réception d'une lettre alarmante de Paskal LAIZÉ, concernant l'agravation de son état de santé, à Mme LE BRANCHU Garde des Sceaux Ministre de la justice, ainsi qu'au juge THIEL, qui tardait à donner son accord pour l'intervention chirurchicale. Enfin l'autorisation a été délivrée mi-février, par le juge THIEL. Paskal LAIZÉ a été opéré le 27 février à l'hôpital Cochin de Paris. Preuve une fois de plus, que notre vigilance et notre mobilisation paient ... Espérons qu'il en sera de même pour Gérard BERNARD qui, lui attend toujours de connaître la vérité sur son état de santé.   

http://www.skoazell-vreizh.org/

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5.2-008

Paskal Laizé : " Je ne vois plus la kiné depuis mars "

(extraits d'une lettre du prisonnier politique breton Paskal Laizé, datée du 14 août 2002, adressée au porte-parole de la Coordination Anti-Répressive de Bretagne ; quelques semaines avant son arrestation et son incarcération, Paskal Laizé avait été victime d'un grave accident de la circulation).

" Question santé, je ne vois plus la kiné et ce depuis mars. Ces séances n'étaient à vrai dire que prétexte à donner bonne conscience et ne servaient qu'à une hypothétique évolution. Il n'y a plus guère d'évolution depuis des mois. Certes, je puis me déplacer sans l'aide de béquilles cependant il m'est toujours impossible d'avoir d'autres positions que debout ou bien assis, sans oublier que la position debout prolongée m'est pénible. Et cela il y a des craquements des deux genoux lors des flexions des jambes de plus en plus présents et inquiétants. Il n'y aurait soit disant plus rien à faire, je te l'avais écrit déjà il me semble.(...)

Dans mon dernier courrier, je t'avais écrit à propos d'une grosseur qui était d'après le médecin responsable du service médical (UCSA). En début d'année il était question, après avoir mis la pression, d'une intervention chirurgicale puisqu'il pouvait soit devenir cancérigène, soit entraîner des problèmes à moyen terme, des complications au niveau des viscères, car il ne pouvait se résorber, au contraire il ne pouvait que prendre de l'ampleur. Et bien, il y a plusieurs semaines déjà, elle et un de ses subordonnés médecin de son état, lui aussi, ont une vision toute différente maintenant, ma demande d'autorisation du juge Thiel pour une intervention chirurgicale ne sert plus à rien. Et oui, leur prescription est tout simplement de faire des abdos, malgré mon insistance à leur faire comprendre que je ressens une gêne aplanchnique surtout en position allongée sur le côté droit et aussi en étant assis, impression de étirement vers l'intérieur et que cette grosseur ne peut être assimilée à une masse graisseuse, car lorsque je contracte les dominos, je ressens bien un muscle dans la grosseur. Ils n'ont rien voulu savoir. J'ai beau faire depuis des abdominaux, la grosseur est toujours présente. Je me demande si ce n'est pas plutôt une sorte d'hernie abdominale. Pourrais-tu te renseigner auprès d'un toubib ? "

Document diffusé par la Coordination Anti-Répressive de Bretagne.

Le porte-parole, Claude Le Duigou.

Site internet http://www.prizonidi.org                                         

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5.2-009. Ci-dessous un extrait d'une lettre récemment envoyée au porte-parole de la CARB :  " Autrement, j'ai été convoqué, il y a deux semaines et demi bientôt, par la nouvelle kiné (ils ou elles ne restent jamais très longtemps.). Pourquoi ? !Sous quelle influence ? ! Toujours est-il après un looonng siiilence, une séance de kinésie, mais, car il y a toujours un mais, aussitôt après, elle partait en vacances ; depuis, plus de nouvelles. Attendons, chose que l'on apprend ici, on verra bien. Ceci dit, je suis réaliste, JE SAIS QUE CE GENRE DE SEANCE MAINTENANT N'AMELIORERA PAS L'ETAT DE MES GENOUX . C'EST IRREVERSIBLE,IRREMEDIABLE.  A leur sujet, pour confirmer qu'il ne faut pas être pressé, et que ce soit l'administration pénitentiaire ou l'U.C.S.A., ils n'en ont cure, de mes problèmes. Là, les membres de l'U.C.S.A. - ceux que j'ai interpellés ou contactés-ils ont fait fort : ils m'ont fait poireauter pendant plus de quatre mois avant de m'informer qu'il leur était impossible de m'obtenir les genouillères " spécifiques " à mes problèmes de rotule. Ils ne peuvent avoir que des standards. La kiné m'a donné une ordonnance afin que ma mamm-gozh les achète et les remette à Maud puisqu'elle et mes princesses doivent venir me rendre visite le 3 mai. J'espère que ce courrier lui est bien arrivé."  Paskal Laizé - prisonnier poitique breton - 274 740 F 2/247 - 42 rue de la Santé - 75014 Paris Cedex 14  Paskal avait été victime peu avant son arrestation d'un grave accident de la route lui brisant les deux rotules. Il en est à sa quatrième année de détention "provisoire" et n'a bien sûr, tout les comme les autres prisonniers poltiques bretons, aucune idée du moment où aura lieu son procès devant une cour d'assises spéciales.  Plus d'infos sur les prisonniers politiques bretons sur internet www.prizonidi.org              

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5.2-010

Dans une lettre datée du 22 avril 2003, adressée au porte-parole de la Coordination Anti-Répressive de Bretagne, le prisonnier politique breton Paskal Laizé écrit ce qui suit :

" on peut dire que depuis l'arrivée du nouveau dirlo, pas mal de choses changent, seulement pas dans le bon sens. (…) j'ai, comme nos camarades embastillés à la Santé, droit à un traitement spécial " DPS " (…) Cependant, ce statut est tout ce qu'il y a de plus officieux, mais avec tous les inconvénients et restrictions qui en découlent. Je te retranscris l'une des toutes dernières directives voulues par Raffin (le dirlo).

Objet : organisation des promenades.

Afin d'assurer une meilleure prise en charge des mouvements en détention, il est rappelé que l'accès en promenade est soumis aux dispositions suivantes :

* vous devez être près à sortir de cellule à l'heure prévue par la note de service, lorsque l'agent d'étage assure le lancement du mouvement de promenade ;

* vous ne pouvez prétendre rejoindre une autre activité, une fois descendu en promenade ;

* vous ne pouvez quitter la promenade avant terme que pour rencontrer un avocat.

Il est à noter que la remontée de promenade s'effectuera par groupe de quinze, pour garantir une plus grande fluidité de mouvement. "

En ce moment, sans vouloir me faire le chantre de la rumeur, circule entre les prisos que dans un futur proche les avocats devront prendre rendez-vous, sur un site informatique, préalablement, pour que nous, prisos, puissions avoir des entretiens avec eux.

Régulièrement et doucement, on nous sort de mauvaises surprises. J'ai appris qu'une rébellion récente à la Centrale de Clairvaux était due à des nouvelles restrictions à savoir, par exemple : les mecs se sont vus obligés de rester en cellule enfermés à clé. Alors que dans ce genre d'établissement, les cellules restent ouvertes la journée. Visiblement, c'était le souhait de Perben influencé par Sarko ! Ici, nous sommes sous la même logique ! Ils sont de plus en plus paranos. Les premiers à pâtir des directives ou réglementations d'exception sont les prisos politiques, sans vouloir faire de distinction entre les prisos politiques et les prisos sociopolitiques. Franchement, toutes ces dernières mesures, d'austérité ou/et de restrictions, sous couvert de sécurité, sont totalement arbitraires et en réel déphasage avec la réalité. Suite aux évasions récentes, le gouvernement français est en plein dans la démagogie par l'intermédiaire de Perben et Sarko.

Autrement, j'ai été convoqué, il y a deux semaines et demi bientôt, par la nouvelle kiné (ils ou elles ne restent jamais très longtemps…). Pourquoi ? !Sous quelle influence ? ! Toujours est-il après un looonng siiilence, une séance de kinésie, mais, car il y a toujours un mais, aussitôt après, elle partait en vacances ; depuis, plus de nouvelles. Attendons, chose que l'on apprend ici, on verra bien. Ceci dit, je suis réaliste, JE SAIS QUE CE GENRE DE SEANCE MAINTENANT N'AMELIORERA PAS L'ETAT DE MES GENOUX . C'EST IRREVERSIBLE, IRREMEDIABLE.

A leur sujet, pour confirmer qu'il ne faut pas être pressé, et que ce soit l'administration pénitentiaire ou l'U.C.S.A., ils n'en ont cure, de mes problèmes. Là, les membres de l'U.C.S.A. – ceux que j'ai interpellés ou contactés—ils ont fait fort : ils m'ont fait poireauter pendant plus de quatre mois avant de m'informer qu'il leur était impossible de m'obtenir les genouillères " spécifiques " à mes problèmes de rotule. Ils ne peuvent avoir que des standards. La kiné m'a donné une ordonnance afin que ma mamm-gozh les achète et les remette à Maud puisqu'elle et mes princesses doivent venir me rendre visite le 3 mai. J'espère que ce courrier lui est bien arrivé.

Pour la hernie rien de neuf puisque rien n'est fait et rien n'est prévu. Là au moins, ça a le mérite d'être clair.

J'ai fait une demande de non répartition auprès de la direction du mandat pour le lecteur laser radio afin que ne soit pas prélevé le pourcentage pour les parties civiles…(…) Malgré mes multiples démarches auprès du responsable de la 2ème division, je n'ai toujours pas eu de réponse. Alors, j'ai avisé J. de me l'envoyer (…). C'est comme pour le remboursement de ma radio détériorée lors des travaux d'électricité, j'attends toujours le remboursement, et chaque fois, je les entends me dire de patienter, que ça ne saurait tarder.

Dans tour cela, j'ai quand même une bonne nouvelle, comme je te l'écris ci avant, la visite de mes princesses très prochainement le 3 mai. Je viens juste de recevoir l'accord de parloir prolongé. Il me tarde de les revoir, surtout que les visites sont assez rares, en moyenne une tous les trois mois. Je sais pertinemment qu'il leur est difficile de faire mieux. J'ai appris que des demandes avaient été formulées et que d'autres sont faites. Jusqu'à présent, il n'y a eu que des fins de non-recevoir.

Sans vouloir faire de l'ingérence dans tes décisions et tes priorités, je pense qu'il serait souhaitable, outre le fait de demander notre libération, que soit martelée auprès des media et élus la levée des interdictions de communiquer qui, après les fins d'instruction et la clôture des dossiers, est devenue totalement obsolète, autant avoir ce peu en attendant mieux…

Je vais réécrire à Yann Choucq (note C.A.R.B. : avocat au Barreau de Nantes) afin qu'il refasse cette demande auprès de qui de droit.

J'ai appris qu'à cause de cette interdiction, le parloir prolongé de Kristian (note C.A.R.B. : il s'agit de Kristian Georgeault, autre prisonnier politique breton) et Mireille avait été raccourci parce que j'avais le mien avec Maud et ma fille Gwenaelle le 29 mars. Eh oui ! parce que nous ne pouvons pas avoir de parloir au même moment.

Outre le fait d'être réunis, si cette interdiction était levée, cela faciliterait aussi les déplacements des familles ensemble ".

Adresse :

Paskal Laizé
Prisonnier Politique Breton
274740 F 2/247
M.A.H.
42, rue de la Santé
75014 PARIS

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5.2-011

Défaut de soins persistants pour Paskal Laizé

Défaut de soins persistants pour Paskal Laizé, prisonnier politique breton

Communiqué de presse

Dans une récente lettre transmise à la C.A.R.B., le militant indépendantiste breton Paskal Laizé dénonce une nouvelle fois le scandale du manque de soins dont il souffre. Arrêté le 2 mai 2000, Paskal Laizé est toujours en détention "provisoire" depuis lors. Il est incarcéré à la mal-nommée prison française de La Santé, située dans la capitale de la prétendue "Patrie des Droits de l'Homme".

"Pour le problème dont je t'ai parlé (une excroissance), j'ai un traitement, mais cela va beaucoup mieux, bien que l'excroissance soit toujours présente(...) J'ai été reçu par le médecin à propos de ce problème et par la même occasion, il a consulté mon dossier médical afin de prendre lecture d'une lettre de la chirurgienne des viscères de l'hôpital Cochin (dont dépend l'UCSA* de La Santé) suite à une auscultation de celle-ci sur moi à propos de l'hernie. Cependant, il n'a pas trouvé cette lettre, ni l'ordonnance sur laquelle elle m'a prescrit une ceinture afin de contenir l'éventration (l'hernie). Où tout cela est-il passé? Personne ne le sait. Donc le toubib de l'UCSA a pris contact devant moi avec l'hôpital Cochin. Bien sûr, la personne concernée ne pouvait être interpellée par son collègue, car il ne savait pas qui m'avait ausculté. Il m'avisa donc qu'il allait se renseigner. Seulement à ce jour, toujours rien. De plus, cette chirurgienne m'avait informé qu'il me faudrait la pose d'une toile afin de contenir ou maintenir les viscères à leur place. Cela ne se fera que lorsque cela deviendra nécessaire, à partir de vives douleurs ou d'une gêne insupportable. La culture du préventif ne doit pas être l'apanage du service médical et de l'hôpital Cochin à l'égard des prisos, contrairement à la direction pénitentiaire qui a le culte des mesures sécuritaires préventives à l'instar des représentants judiciaires de l'Etat français...

Pour la Coordination Anti-Répressive de Bretagne,

Le porte-parole, Claude le Duigou

* UCSA : Unité de Consultations et de Soins Ambulatoires

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Cf un article paru dans le journal "L'Humanité" du 17 janvier 2000 et intitulé "Prison de la Santé : le pavé dans la mare"

Disponible sur le site de la CARB à l'adresse:

http://membres.lycos.fr/prizonidi/div/art_17_01_00.htm

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5.3-001Refus de parloir

Encore un voyage pour rien!

La grand-mère de Paskal Laizé et son compagnon ont voulu aller voir leur petit-fils la semaine dernière à la prison de La Santé. Ils ont pris le train, mais celui-ci est resté bloqué 3/4 d'heure au Mans, ce qui fait qu'ils sont arrivés à la prison avec 1/2 h de retard, munis d'un certificat de la SNCF. On leur a refusé l'accès au parloir.

Ils avaient pourtant un parloir double, ce qui signifie que même s'il était trop tard pour la première partie de la visite, ils étaient dans les temps pour la seconde partie. Mais les fonctionnaires n'ont rien voulu entendre. Ils leur ont même refusé de déposer le colis de linge pour Paskal. Une religieuse a tenté en vain une médiation. Coût de l'opération: près de 1 000 F dépensés pour rien, sans compter la fatigue et la tension nerveuse.

C'est la deuxième fois que ce couple de personnes âgées se casse le nez en tentant de voir Paskal. Il y a quelques mois, ils avaient fait le voyage en voiture pour s'entendre dire que le fonctionnaire qui avait pris le rendez-vous s'était trompé de jour et qu'ils ne pouvaient donc avoir parloir ce jour là!

Mais bien entendu, les gouvernants ne le diront jamais assez, tout est fait pour améliorer les relations familiales des détenus! Leur sens du respect est assez particulier.

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5.3-002.

Lettre de Paskal Laizé au porte-parole de la C.A.R.B.

J'ai reçu récemment un courrier de J. (...)dans lequel il me suggère de te relater certaines contrariétés, turpitudes , de ces dernières semaines (...).

Effectivement, depuis plusieurs semaines, il y a eu plusieurs choses. Maud et mes princesses ne réussissent pas à obtenir un parloir supplémentaire pour le 4 janvier. Tu comprendras qu'il leur est extrêmement difficile , voire laborieux, d'utiliser leurs deux index afin de taper deux dates successivement pour le même visiteur, lors d'un appel , sur leur système informatique interne. Pour cela, ils ont réglementé. Les visiteurs/euses se voient invités à rappeler s'ils désirent un autre parloir. Maud a bien essayé téléphoniquement de joindre le service parloir de la Santé pendant un bon nombre de jours à raison de maints appels, ce qui ne fut pas évident avec son emploi. Résultat des courses, elle s'est heurtée à un répondeur l'invitant inlassablement à rappeler ultérieurement. Tu comprendras ma déception, partagée, à cette nouvelle lors du parloir du vendredi quand Maud m'en informa. Dès le retour de mon parloir, dans l'après-midi, à cette déception se joignit la colère d'avoir retrouvé le contenu de mon colis de Noël, préparé avec amour par mes deux princesses et leur mammig, complètement saccagé, à savoir tout ce qui était du style biscuits au beurre, craquelins, etc., totalement écrasé ; tout ce qui était du style chocolat, saucisson, gâteau, etc. fut mis en morceaux. Cela démontrait un réel acharnement. A cela un bonnet et une paire de gants qui devaient se trouver parmi d'autres effets personnels qui m'ont bien été remis, ont disparu. Pour ces dernières choses, ce n'est certes pas la mer à boire, néanmoins elles m'auraient été fort utiles en ces temps de froid. J'ai bien été voir le bricard à propos de tout cela. Sa réponse fut, je dois dire, très ironique, voire cynique : il me fit savoir à propos du colis qu'il n'en était en rien responsable et que, d'autre part, s'il y avait effectivement un certain dégât, cela devait sûrement être du au transport... Donc, pour faire simple, en d'autres termes : manque d'attention de la part de Maud et de mes filles. C'est quand même fort de café. Concernant la disparition de certains de mes effets, il devait se renseigner.

Après plusieurs courriers au service " parloir ", j'ai, enfin, eu un retour de mes courriers sur lesquels est mentionné, en rouge, je cite : " Tout est accepté et remis au détenu. " Ils ont du disparaître par le Saint ... !? Ils ont mis plus de vingt jours pour répondre. Dernièrement, une fois de plus, je suis allé interpeller le bricard sur un autre problème, ayant rapport à une activité à laquelle je participe depuis peu, et ce deux fois par semaine à raison d'un couple d'heures à chaque fois. La semaine dernière, je n'ai pu participer à l'activité du fait du zèle de certains porte-clés (matons) alors que le responsable de l'activité me fit appeler. J'en avais eu la confirmation par un détenu qui, lui aussi, y participe et, par la suite, par le responsable de cette activité. La rÉponse des porte-clés, lorsque je leur disais que j'avais activité, fut systématiquement : " On n'a pas encore appelé pour vous y envoyer ". Donc, je suis allé voir le bricard pour lui ordonner de faire cesser le zèle de ses sous-fifres en mal de despotisme. (...) A-t-il cogité ? Toujours est-il que, ce même jour, lundi 20 (janvier), à 13 heures 45, sans avoir mis le drapeau, on m'a envoyé à cette activité alors que le responsable de l'activité n'était pas encore arrivé, donc il n'avait pas pu me faire appeler, ni eu le temps de le faire. Miracle !...

Je t'écris cela pour te dire, te confirmer ce que tu sais déjà, que tout ici, chaque jour passant, pour quoi que ce soit, même aller chercher de l'eau chaude au bout des coursives, est affaire de confrontation quasi-systématique. Tout est fait pour infantiliser les prisos. Pour ma santé, j'ai réécrit récemment à l'U.C.S.A. et ce, après avoir interpellé successivement les infirmiers, distribuant des médocs, à propos de la genouillère qu'un toubib nouvellement arrivé, à peine arrivé, parti en vacances ! - il doit être revenu - m'eut prescrit, car jusqu'à présent, je l'attends toujours. Tu n'es pas sans savoir que mes genoux ne s'amélioreront plus, bien au contraire, mais, à l'heure actuelle, c'est mon genou gauche qui est en pire état. La genouillère prescrite est pour atténuer la gêne et la douleur intermittentes qui deviennent persistantes lors d'une marche ou d'une station debout prolongées et les craquements. En outre, sur la lettre à l'intention du médecin, je porte à sa connaissance ressentir , depuis peu, une douleur soutenable mais insistante au niveau de ce qui n'était qu'une simple grosseur, puis un lipome, puis de nouveau une simple grosseur asymétrique pour finir à une hernie ; ceci dit en passant, il m'avait fortement déconseillé de continuer à faire des abdominaux. J'espère être appelé à l'U.C.S.A. la semaine prochaine.

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Paskal Laizé
Prisonnier Politique Breton
274 740 F
2/247
42, rue de la Santé
75014 PARIZ