Article dans "Le journal du dimanche" du 08 février 2004

 

« Le Journal du Dimanche », dimanche 8 février 2004.

Urgence sanitaire pour un militant breton
« La vie d'Alain Solé est en danger », estime son avocate Isabelle Coutant-Peyre. Militant breton de 51 ans, Alain Solé a entamé mardi 3 février une grève de l'insuline. Placé en détention provisoire depuis octobre 1999, accusé d'appartenir à l'Armée révolutionnaire bretonne (ARB), il doit comparaître le 1er mars -avec dix autres indépendantistes bretons – devant la cour d'assises spéciales de Paris. Ils sont soupçonnés d'avoir participé à dix-sept attentats en Bretagne dans les années 90. Quatre d'entre eux sont poursuivis pour l'attentat contre le McDonald's de Quévert (Côtes-d'Armor) le 19 avril 2000, qui a coûté la vie à une jeune femme.
Depuis qu'Alain Solé a été transféré à la prison de la Santé, fin janvier, « l'administration pénitentiaire refuse les prescriptions des médecins », s'insurge Me Coutant-Peyre. Ceux-ci demandent qu'Alain Solé, qui doit suivre un régime très strict à cause de son diabète, dispose d'une plaque chauffante pour préparer ses repas, d'une cellule individuelle pour conserver avec lui son matériel diabétique ainsi que d'une douche quotidienne. « Ou l'administration pénitentiaire met en place très vite ce que réclament les médecins ou elle libère Alain Solé », exige Me Coutant-Peyre.
En quatre ans et demi de détention provisoire -une durée qui va au-delà de ce que tolère la Cour européenne des droits de l'homme- l'état de santé d'Alain Solé n'a cessé de s'aggraver. Devenu insulino-dépendant, il a subi en juin dernier un pontage coronarien. Une situation qu'Amnesty International a dénoncée dans un rapport en mai 2003.
Garance Le Caisne