Attentat de Quévert : confrontations chez le juge Thiel

 

Le juge anti-terroriste Gilbert Thiel a procédé dans son cabinet parisien à un certain nombre de confrontations entre les militants bretons détenus dans le cadre de 36 attentats ou tentatives attribuées à l'ARB.

Ces confrontations interviennent à un moment où le juge attend les résultats de nouvelles analyses et expertises. Il semble attacher un intérêt particulier à la nature de l'explosif qui avait été utilisé contre le McDo de Pornic. Cet attentat avait précédé celui, meurtrier, de Quévert. A l'évidence, il paraît convaincu que les deux attentats sont intimement liés. Celui de Quévert, qui était jusqu'à ces derniers jours traité à part des autres attentats, vient d'être d'ailleurs joint à l'ensemble du dossier. Cette nouvelle disposition révélerait la difficulté pour le magistrat à en démasquer les auteurs. Ce n'est pas faute, souligne un avocat, d'avoir utilisé de grands moyens comme le recours (contesté par la défense) à des élèves policiers de Saint-Malo qui ont épluché des milliers de tickets de caisse d'une même chaîne de supermarché à la recherche d'un indice matériel (achat d'un composant de mise à feu d'une bombe) ou encore la mise sur écoute de parloirs.

Le seuil des deux ans et demi de détention

Selon ce même avocat, les détenus bretons se sont fait des amitiés basques et corses pendant leur détention. Le juge Thiel (qui a également en charge l'assassinat du préfet Erignac et par voie de conséquence le volet Colonna), n'a pas caché que le dossier des Bretons ne sera guère clos avant l'été. Plusieurs d'entre eux auront alors dépassé le seuil des deux ans et demi de détention, ce que dénonce avec force leur comité de soutien.

Ferdi Motta

"Le Télégramme"  jeudi 07 février 2002